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Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage

C'est aujourd'hui la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage. Elle a eu lieu en 1848, grâce au ministre Victor Schoelcher. L'esclavage se pratique encore aujourd'hui. Et le Conseil de l'Europe appelle à ratifier sa convention contre la traite des êtres humains.
Article rédigé par franceinfo
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C'était il y a 160 ans. Grâce à un décret qui sera enfin le définitif, le sous-secrétaire d'Etat à la Marine et aux colonies Victor Schoelcher met fin à un crime commis à une échelle industrielle pendant plus de deux siècles. L'esclavage, du moins le traite négrière, avait déjà été aboli une première fois par le Révolution, en 1794. Mais Bonaparte, en 1802, l'avait rétabli. Le commerce triangulaire entre l'Europe, l'Afrique, les Antilles et les Amériques ne devait donc être complètement aboli en 1848. Victor Schoelcher sera ensuite député de gauche de la Guadeloupe et de la Martinique.

Des manifestations auront lieu à travers toute la France aujourd'hui et Nicolas Sarkozy présidera une cérémonie officielle à Paris.

160 ans après, la blessure n'est toujours pas refermée. La question de la réparation aux descendants de la traite négrière se pose toujours.

En 2001, le France, acteur majeur du commerce triangulaire, avec des villes comme Nantes et Bordeaux, a été le premier pays à inscrire l'esclavage comme crime contre l'humanité dans la loi, sous l'impulsion de la ministre Christiane Taubira. La loi stipule également que les programmes scolaires “accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent”.

Et sans doute sensible à cette argumentation, le président Sarkozy a annoncé ce matin que “la traite des noirs, l'esclavage ainsi que leur abolition” seraient inscrits dans les programmes de l'enseignement primaire dès la prochaine rentrée
scolaire.

Si la traite négrière a été abolie en 1848, l'esclavage perdure jusqu'à nos jour. Le Conseil de l'Europe a adopté une convention contre la traite des êtres humains. Elle est entrée en vigueur en février et s'applique à l'exploitation sexuelle, au travail forcé, à l'esclavage et au prélèvement d'organes. “Plus de 600.000 personnes sont vendues chaque année en Europe, victimes de criminels internationaux. 80% des victimes sont des fillettes et des femmes, et 70% se retrouvent en situation d'esclavage sexuel”, rappelle Terry Davis, secrétaire général du Conseil de l'Europe. 17 pays ont ratifié la convention. Le Conseil profite de la journée d'aujourd'hui pour appeler les autres à le faire.

Grégoire Lecalot, avec agences

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