AF 447 Rio-Paris : les juges ont bouclé leur enquête
A chaque fois, c'est toujours les mêmes images, les mêmes souvenirs : cet avion dont on n'attend plus l'atterrissage, cette dérive siglée aux couleurs d'Air France flottant sur les eaux d'un bleu intense de l'Atlantique. Le refus et l'incompréhensible. L'impossible. Les familles. Les équipages d'Air France en uniforme, en larmes. AF 447 Rio-Paris. Un numéro devenu si lourd qu'Air France a dû le changer.
Et puis l'enquête qui progresse, avec ses hypothèses, ses contradictions, avant d'affiner un peu le voile qui nous sépare des dernières minutes vécues par les 228 passagers, pilotes, hôtesses et stewards qui ont péri, cette nuit-là, dans un avion tombant à plat dans les eaux. Comme une pierre .
Les juges ont terminé leur enquête
C'est une étape symbolique dans l'histoire d'une des catastrophes aériennes les plus poignantes qui s'achève ce mercredi. Les deux juges en charge de l'enquête judiciaire, Silvia Zimmermann et Sabine Kheris ont annoncé aux parties civiles qu'elles avaient terminé leur enquête. C'est la seconde enquête après celle du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA).
Les juges d'instruction "nous ont très fortement laissé entendre qu'Air France et Airbus ", mis en examen pour homicides involontaires, "seront renvoyés en correctionnelle, à tel point que c'est pour nous une certitude ", a affirmé Me Alain Jakubowicz, l'un des avocats de l'association Entraide et solidarité AF447.
Contre-expertise contestée
Un procès, c'est le voeu des parties civiles. "J'estime qu'il y a suffisamment d'éléments aujourd'hui pour qu'Airbus et Air France soient condamnés pour homicides involontaires ", avance un autre avocat de proches de victimes, Me Yassine Bouzrou. De nombreux proches de victimes étaient présents mercredi au tribunal car ils craignent de voir le constructeur Airbus échapper au procès.
Une récente contre-expertise versée au dossier judiciaire met en avant la responsabilité des pilotes comme cause principale du crash. Selon ses conclusions, l'accident est "dû à la perte de contrôle de l'avion suite à une réaction inappropriée de l'équipage après la perte momentanée des indications de vitesse. " Les experts mettent ensuite en cause Air France pour des formations insuffisantes et un suivi trop partiel des incidents de vol déjà survenus. Mais selon les parties civiles, le rapport élude les défaillances techniques. Débats qui ressurgiront sans aucun doute lors d'un procès.
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