Cet article date de plus de neuf ans.

Affaire Atlaoui : "On m’a demandé les mensurations de mon mari pour son futur cercueil"

Sabine Atlaoui est révoltée contre cette demande "inconcevable" du bureau du procureur, alors que son mari a déposé un ultime recours de sa condamnation à mort pour trafic de drogue par l’Indonésie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Sabine Atlaoui est l'épouse d'un Français condamné à mort pour trafic de drogue en 2007 par l'Indonésie. © MaxPPP)

C'est pendant une conférence de presse à l'ambassade de France de Jakarta ce vendredi matin que la femme de Serge Atlaoui a fait cette révélation après avoir expliqué que sa famille et ses enfants vivent une "torture psychologique " .

Son mari, Serge Atlaoui, a été condamné à mort pour trafic de drogue par l’Indonésie en 2007. Le Français a déposé un ultime recours devant la Cour Suprême, dont la décision est attendue prochainement. S’il est rejeté, son exécution pourrait être rapide, puisque le pays a déjà établi la liste des exécutions programmées.

Des conséquences sur les relations bilatérales

L’ambassadeur de France, Corinne Breuzé, s’est dite choquée que "notre compatriote soit aujourd'hui le seul figurant dans la liste des exécutabl es", alors que huit autres individus avaient été arrêtés au même moment et également condamnés à mort. L’ambassade a également averti Jakarta que l’exécution de Serge Atlaoui aurait des "conséquences " sur les relations bilatérales entre les deux pays, tout en rappelant l'opposition de la France à la peine de mort.

"Je rappelle que Serge Atlaoui a été reconnu coupable comme chimiste alors qu'il n'est qu'un technicien soudeur au rôle mineur dans cette affaire."

Serge Atlaoui a été arrêté dans la banlieue de Jakarta en 2005, dans un laboratoire clandestin d’ecstasy. Lui, clame toujours son innocence. Il affirme avoir cru installer des machines dans une usine acrylique.

La législation antidrogue de l’Indonésie est très sévère, dans un pays miné par l’usage de stupéfiants. Le président en poste depuis octobre dernier, Joko Widodo, a refusé toutes les demandes de grâce de condamnés à mort pour trafic de drogue.

Sabine Atlaoui s’est pourtant adressée à lui, l' exhortant "en son âme et conscience ", de ne pas exécuter son mari : "Mon mari n'est pas un baron de la drogue. Il ne mérite pas la peine de mort."

A lire aussi ►►► Mobilisation autour de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie

A lire aussi ►►►L'Indonésie sur le point d'exécuter un ressortissant français

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.