Affaire Haderer : Jacques Maire maintient son innocence
"Je maintiens que je suis innocent ", a
expliqué Jacques Maire lors d'un point presse en compagnie de son avocate
Liliane Glock. Un point presse organisé au lendemain de nouvelles révélations
dans le meurtre non élucidé de Nelly Haderer il y a 27 ans. Les traces ADN de Jacques
Maire ont été retrouvées sur le jean de la victime.
"Je n'ai
rien à cacher, rien à me reprocher ", a expliqué Jacques Maire assurant qu'il
n'avait "jamais vue " la victime. Il a précisé ne pas
s'expliquer comment son ADN avait pu se retrouver sur une tache de sang. "Moi
aussi, je veux savoir qui est le coupable ", a-t-il dit, rappelant qu'il
avait fait 28 mois de prison dans cette affaire, et qu'il avait "toujours
demandé " que l'on procède aux analyses ADN.
La famille "sous le choc "
Car Jacques Maire a été
condamné deux fois dans ce dossier, avant d'être définitivement blanchi par
la justice en 2008. Le procureur de la République de Nancy a d'ailleurs déploré
dans un communiqué "la regrettable divulgation des résultats des analyses
génétiques ordonnées par le juge d'instruction en charge de cette procédure, en
violation du secret de l'instruction."
Selon le magistrat, les
investigations vont se poursuivre mais l'acquittement de Jacques Maire pose
"les limites des mesures pouvant être ordonnées ". Car, en tout
état de cause, Jacques Maire ne devrait pas pouvoir être rejugé dans cette
affaire. Un recours en révision n'est en effet pas possible pour les victimes.
Selon Me Pierre-André
Babel, l'un des avocats de la famille de Nelly Haderer, cette dernière est
"sous le choc ". "On ne s'attendait pas à une réponse
aussi rapide puisque la demande de comparaison d'ADN avec l'ensemble des
protagonistes du dossier a été faite en septembre et le juge y a fait droit il y
a un peu moins de 15 jours ", a-t-il dit.
Bruno, l'un des frères de Nelly Haderer a du mal a comprendre : "Ce n'est pas normal. Maintenant on a toutes les preuves.
Tout est là mais on ne peut rien faire. Lui vit bien, il a la belle vie. Tous
les soirs il boit son apéro. Nous on y pense tout le temps. Ca nous a pourris
la vie. Si c'est lui qu'il vienne le dire. De toutes facons on ne peut plus le
condamner. "
Faut-il changer la loi ?
Le
député UMP Georges Fenech a proposé de permettre la réouverture d'une enquête
dans le cas où de nouveaux éléments sont découverts même après un acquittement.
Ancien magistrat, il estime dans un communiqué que "les progrès
scientifiques, notamment en matière d'expertise ADN, doivent être pris en
compte pour réparer également l'injustice envers les victimes que représente un
coupable en liberté".
La question a été posée
à Jacques Maire, de savoir s'il était prêt à se représenter devant un tribunal
si la loi changeait. "S'il le faut, pourquoi pas ", a-t-il répondu.
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