Affaire Karachi : le commanditaire présumé était sous surveillance
Ali Ben Moussalem, c’est un peu "le fantôme de l’affaire Karachi". Mort en 2004, en Suisse, cet intermédiaire saoudien sulfureux se trouve au cœur de "l’argent noir" des gros contrats d’armements conclus par les balladuriens avant la présidentielle de 1995, la vente de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie Saoudite. Après la victoire de Jacques Chirac en 95, une partie de "l’argent noir" de ces contrats est réorienté, échappe à Ben Moussalem, qui aurait pu vouloir se venger.
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Alors que Ben Moussalem finance des mouvements djihadistes, les services secrets français affirment pourtant qu’ils n’ont jamais enquêté sur lui. "Faux", dit aujourd’hui un ancien membre de la DST, la Direction de la surveillance du territoire. Cet ex-agent dont le nom de code est "Verger" explique qu’en 1994 il s’est bien intéressé à Ben Moussalem. Il confirme également des rencontres entre l’intermédiaire saoudien et des balladuriens, toujours sous la surveillance de la DST. Pour l’avocate de victimes de l’attentat, Marie Dosé, la conclusion est claire : "Il y a eu des surveillances techniques sur Ben Moussalem réalisées par la DST à l’époque, ce travail donne toujours lieu, surtout en matière de 'services', à un document. S’il n’existe plus, c’est parce qu’on sait très bien que les machines à broyer, continuent de fonctionner dans les 'services', au gré des alternances'".
Tous les anciens responsables des services de renseignement, qui témoignent dans la procédure, affirment, eux, n’avoir aucune information particulière sur Ben Moussalem.
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