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Affaire Merah : le frère aîné entendu par les juges

Abdelkader Merah, frère aîné du "tueur au scooter", est entendu cet après-midi par les juges d'instruction à Paris, sur son rôle présumé dans la planification des tueries de Toulouse et Montauban en mars dernier. Depuis sa mise en examen fin mars, il n'a jamais été interrogé par les juges.
Article rédigé par Mélody Piu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jean-Paul Pelissier Reuters)

Abdelkader
Merah, 29 ans, mis en examen  et écroué dans l'enquête sur les
tueries de Toulouse et Montauban sera entendu pour la première fois par les juges d'instruction. Soupçonné de "complicité d'assassinats,
d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme et
vol en réunion d'un scooter
", le frère aîné de
Mohamed, n'a cessé de clamer son innocence depuis son interpellation à Auterive
en mars denier : "Je n'ai participé à aucun préparatif "
a t-il assuré à la police.

De récents
documents déclassifiés de la Direction centrale du renseignement intérieur
(DCRI) attestent pourtant de l'influence  d'Abdelkader Merah   dans la
radicalisation de Mohammed Merah. Il est apparu dès 2007 sur les fichiers de la
police, notamment après avoir été impliqué dans une filière d'acheminement de
jihadistes en Irak, et après avoir effectué de nombreux
voyages en Égypte avec la complicité d'un des principaux mis en examen de la filière
islamiste toulousaine.

Lors de son audition, Abdelkader Merah devra notamment  s'expliquer sur la localisation de son portable aux alentours de l'école peu
après la tuerie.

"Je me doutais que mon frère allait faire des conneries "

Abdelkader Merah reconnait toutefois avoir accompagné son frère
lors du vol du scooter TMax 530 le 6 mars à Toulouse "Je me doutais que mon frère allait faire des conneries ", entendant par là "des braquages de
stations-services, des vols, des agresions
". Il admet également
avoir été a ses côtés lors de l'achat du blouson que Mohamed portait lors des
tueries. 

Par ailleurs, il est revenu sur les séjours de Mohammed à
l'étranger, et notamment au Pakistan. Il indique que son frère lui avait "expliqué qu'il avait bougé
sur place pour trouver ce que j'appelle le filon. Il m'a demandé si je comptais
bouger, lever l'étendard, mais il a compris que je n'étais pas encore à son
niveau.
"

Constamment en
désaccord avec son frère, Abdelkader avoue avoir
renoué le contact avec lui un mois avant les tueries de Toulouse et Montauban "Deux ou trois jours après
notre réconciliation, il m'a reparlé du jihad, lui voulait bouger rapidement,
trouver un filon rapidement ou faire des coups en France ou à l'étranger
".

Pour son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, attribuer un rôle à Abdelkader Merah dans la radicalisation de son frère "relève du fanatisme " et "ne repose sur aucun élément objectif ". 

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