Ain : un Franco-Turc jugé pour provocation à la haine raciale visant la communauté arménienne
Le procureur a requis six mois de prison avec sursis jeudi contre Ahmet Cetin à Bourg-en-Bresse. Le jugement a été mis en délibéré au 5 novembre.
Six mois de prison avec sursis sont requis à l'encontre du Franco-Turc Ahmet Cetin qui comparaissait jeudi 17 septembre devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse (Ain) pour "provocation publique à la violence ou à la haine raciale", rapporte la journaliste de franceinfo présente au tribunal. Le jugement a été mis en délibéré au 5 novembre.
Il est reproché à Ahmet Cetin d'avoir prononcé la phrase : "Que le gouvernement turc me donne 2 000 euros ou une arme et je ferai ce qu'il y a à faire où que ce soit en France", alors qu'il s'exprimait dans un direct sur le réseau social Instagram, en marge d'une contre-manifestation anti-arménienne qui avait dégénéré à Décines-Charpieu (Rhône), le 24 juillet dernier. Le Comité de défense de la cause arménienne et le Conseil de coordination des organisation arméniennes de France ont notamment porté plainte pour ces propos.
Une phrase "sortie de son contexte" selon le prévenu
Devant le tribunal, Ahmet Cetin affirme que la phrase a été sortie de son contexte et qu'elle n'était pas haineuse envers une communauté. Interrogé par les avocats des parties civiles, le jeune homme de 23 ans nie appartenir au groupe nationaliste turc des "Loups gris". À la question "est-ce que le génocide arménien a eu lieu ?", le prévenu répond : "Je ne suis pas historien". Il rappelle avoir été candidat aux législatives 2017 dans l'Ain sous l'étiquette du parti Égalité et justice, proche du président turc Erdogan. À l'issue de cette élection, Ahmet Cetin a d'ailleurs été condamné à trois ans d'inéligibilité par le Conseil constitutionnel pour ne pas avoir déposé de comptes de campagne.
Cette fois, le procureur de la République de Bourg-en-Bresse a requis six mois de prison avec sursis, une amende de 2 000 euros et une peine d'inéligibilité de cinq ans.
Les faits de violences directement liés à la manifestation du 24 juillet, dans laquelle des personnes ont défilé avec des armes et ont dégradé des véhicules et un commerce, seront jugées dans un procès ultérieur. Quatre militants pro-Turquie avaient été interpellés.
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