Au procès en appel de Jérôme Kerviel, l'heure de la confrontation avec l'ancien PDG Daniel Bouton
Daniel Bouton n'est plus PDG de la
Société générale depuis avril 2008, mais il voue une rancœur tenace à Jérôme
Kerviel. Quand le scandale avait éclaté, il avait traité son trader d'"escroc ", de "fraudeur " et même de "terroriste ". Il l'avait également
chargé au maximum lors du premier procès en 2010.
Deux ans plus tard, Daniel Bouton n'a
vraisemblablement pas changé d'avis. On peut même supposer qu'il est encore
plus remonté contre Jérôme Kerviel, qui a adopté une défense plus offensive,
voire agressive, pour ce deuxième procès.
Avec son nouvel avocat, le très jeune et très médiatique David Koubbi, l'ex-trader
se présente en effet en victime d'un complot hourdi par la Société générale.
Elle l'aurait sciemment laissé prendre des risques inconsidérés sur les marchés,
et aurait alourdi ses pertes, pour masquer ses propres défaillances dans le
scandale des "subprimes".
Du "grand n'importe
quoi ", "un mensonge,
de la science-fiction",
selon un patron de la SocGen et un ancien supérieur de
Kerviel
En l'absence de preuves, cette
théorie n'a pas vraiment prospéré jusqu'à présent. Daniel Bouton aura
certainement à cœur de l'enterrer définitivement.
Le procès en appel de Jérôme
Kerviel doit s'achever le 28 juin. La décision sera mise en délibéré.
En première instance en 2010, l'ex-trader avait été condamné à trois ans de
prison ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, soit le montant
des pertes.
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