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Bettencourt : les juges vont-ils annuler l'état de faiblesse ?

L'expertise de Liliane Bettencourt qui a conclu à son l'état de faiblesse à partir de septembre 2006 est-elle valide ? C'est ce mardi que la cour d'appel de Bordeaux va rendre son avis sur cette question. Une décision que Nicolas Sarkozy, mis en examen pour "abus de faiblesse" comme onze autres personnes, attend avec impatience. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

C'est la décision de justice qui pourrait faire s'effondrer l'affaire Bettencourt. De l'arrêt crucial que va rendre la cour d'appel de Bordeaux pourrait dépendre le sort judiciaire de Nicolas Sarkozy, mis en examen pour "abus de faiblesse ". 

C'est justement sur cette situation de "faiblesse " que la cour d'appel va rendre son avis, ou plutôt, sur les conditions dans lesquelles elle a été déclarée. Ce qui est questionné n'est pas l'état de santé de Mme Liliane Bettencourt, mais bien la manière dont l'expertise a été faite. 

Une "amie" du juge Gentil

Le 7 juin 2011, un collège de cinq médecins mené par le professeur bordelais Sophie Gromb avait déclaré que Liliane Bettencourt était en état de démence sénile depuis septembre 2006. Mais Sophie Gromb a été témoin, en 2007, au mariage du principal juge d'instruction de l'affaire, Jean-Michel Gentil. 

Soulevé par les avocats de la défense, ce point est suceptible de remettre en cause l'impartialité de ce dernier. La cour d'appel de Bordeaux va donc rendre son avis sur ce point. Mais ce n'est pas tout, pusique de nouveaux faits sont venus s'ajouter aux doutes qui entourent le juge Gentil. 

Parmi les cinq médecins figuraient deux neurologues qui n'étaient initialement pas sur la liste de la cour, et n'auraient donc pas dû faire passer l'examen à Liliane Bettencourt. Le juge Gentil s'est défendu, en affirmant que les experts officiels, qui auraient dû le faire à leur place, n'étaient pas disponibles. La défense affirme elle qu'ils n'ont jamais été contactés.

L'expertise pourrait recommencer de zéro

L'avis de la cour d'appel est attendu avec impatience par les personnes mises en examen, et notamment Nicolas Sarkozy. En effet, l'instruction pourrait redémarrer de zéro, si l'expertise venait à être invalidée. Trois scénarios sont envisageables : 

L'expertise est invalidée en entier : il faut refaire tout l'examen médical de Liliane Bettencourt et reprendre toute l'instruction. Cela peut prendre des mois, surtout après un tel retournement de situation. L'expertise est validée en entier  : l'enquête continue, mais les mis en examen peuvent saisir la Cour de cassation pour trancher. L'expertise est validée en partie : l'enquête continue, mais certains mis en examen sont hors d'atteinte. Cela pourrait notamment être le cas de Nicolas Sarkozy, car le parquet avait requis, le 28 juin, un non-lieu pour l'ancien président français, ainsi que pour cinq autres mis en examens, comme Eric Woerth. A ce sujet, le dernier mot revient aux juges d'instruction.   

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