Bettencourt : Nicolas Sarkozy se défend sur Facebook
Jusqu'à présent, seuls ses avocats et ses proches avaient commenté sa mise en examen pour abus de faiblesse. Mais l'ancien chef de l'État est sorti de sa réserve lundi, soit quatre jours après sa confrontation dans le bureau bordelais du juge Gentil, en s'exprimant vers 14 heures ce lundi sur sa page Facebook, restée inactive depuis un bref message à Noël et un autre plus laconique encore le jour de sa défaite à la présidentielle le 6 mai dernier.
"La vérité finira par triompher"
Une contre-attaque 2.0 en 12 lignes, pour dénoncer une mise en examen "injuste et infondée " et clamer son innocence. "Je veux affirmer , écrit-il en signant son statut des initiales NS, qu'à aucun moment dans ma vie publique, je n'ai trahi les devoirs de ma charge ".
L'ancien chef de l'État se veut combatif : "Je vais consacrer toute mon énergie à démontrer ma probité et mon honnêteté. La vérité finira par triompher. Je n'en doute pas ". Mais il se veut aussi humble : "Je ne réclame aucun traitement particulier, si ce n'est celui de tout citoyen d'avoir le droit à une justice impartiale et sereine ".
Un message mesure, calibré, "liké"
Le ton de ce message est pugnace mais mesuré, à l'encontre de la charge menée par son avocat. Avant que Nicolas Sarkozy ne prenne ainsi la parole sur le réseau social, c'est lui, MeThierry Herzog, qui était monté au créneau pour dénoncer des "poursuites incohérentes ", et même, dans le JDD , mettre en cause "l'impartialité " du juge Gentil.
Nicolas Sarkozy surtout, selon Le Monde , aurait tenu dans le secret du bureau du juge jeudi dernier, des propos bien moins amènes, interprétés par le magistrat, d'après le quotidien, comme des menaces. "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là ", aurait-il lancé, avec le regard noir. Le Monde indique que Me Herzog aurait d'ailleurs refusé que ces mots soient inscrits dans le précès-verbal d'audition. Veut-il préciser sa pensée dans ce post ? Il écrit : "C'est parce que j'ai confiance dans l'Institution judiciaire que j'utiliserai les voies de droit qui sont ouvertes à tout citoyen ".
> Relire Retour sur le face-à-face glacial entre le juge Gentil et Nicolas Sarkozy
Dans un premier temps, après sa mise en examen, Nicolas Sarkozy aurait souhaité aller s'expliquer dans un journal de 20 heures à la télévision. Mais ses collaborateurs l'en auraient dissuadé. Sur Facebook, les messages n'appellent aucune question. Que des commentaires. Et des "J'aime" : 23.346 exactement à 16h08.
"Facebook, c'est plus moderne qu'un communiqué de presse" (André Vallini, PS)
"Nicolas Sarkozy est plus déterminé que jamais , a réagi le vice-président de l'UMP, Guillaume Peltier sur iTélé. Il choisit une démarche à la fois apaisée et combative par l'intermédiaire de Facebook ". L'usage de ce réseau social ? Le socialiste André Vallini, lui-même, sur France Info, approuve la démarche : "C'est plus moderne qu'un communiqué de presse. C'est surprenant dans le bon sens du terme ", dit-il.
**
Écouter aussi Nadine Morano : "C'est d'abord un message de remerciement pour ses soutiens"**
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.