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Béziers : une enquête ouverte sur des statistiques religieuses des élèves

Une enquête préliminaire a été ouverte mardi par la justice à Béziers après du fichage d'élèves, en fonction de leur religion supposée. Une pratique reconnue par le maire, Robert Ménard.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Robert Ménard, maire de Béziers, dans le collimateur de la justice pour du fichage d'élèves selon leur religion © maxPPP)

Le procureur de la république de Béziers annonce mardi avoir ouvert une enquête préliminaire sur le fichage des élèves de la commune, selon leur religion. Le maire de Béziers, Robert Ménard, élu en mars 2014, avec le soutien du Front national a reconnu la veille lors d'une émission télévisée, se servir des prénoms des enfants pour faire des statistiques sur les confessions religieuses. Le Premier ministre, Manuel Valls, a vivement réagi sur Twitter pour dénoncer cette pratique. 

"Les prénoms disent les confessions"

Lundi soir, sur le plateau de "Mots Croisés" sur France 2, autour d'Anne-Sophie Lapix, débattent sur le thème de l’immigration Clémentine Autain du Front de Gauche, Rama Yade pour l’UDI et le maire de Béziers. Robert Ménard, élu sous l’étiquette rassemblement Bleu Marine, sort alors des statistiques.

"Dans ma ville, il y a 64,6 % des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles."

Et le maire rajoute un chiffre pour un établissement, dont il ne cite pas le nom. 

"Mettriez-vous vos enfants dans une école chez moi où il y a 88% d’enfants musulmans ?"

 Sur le coup, personne ne réagit. Mais au fil de l’émission, des internautes s'interrogent sur les réseaux sociaux, afin que la question sur la provenance des statistiques soit posée. Robert Ménard répond alors que ces chiffres viennent...de sa mairie.

"Le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit de le faire. Mais pardon de vous dire que les prénoms disent les confessions."

Les déclarations chiffrées de Robert Ménard : un reportage de Camille Magnard
Le maire ajoute que "si vous vous appelez Mohamed, c'est que vous êtes ...". L’élu est alors interrompu par la cacophonie sur le plateau.

 

Ouverture d'une enquête, perquisitions à la mairie

Cet argument à moitié dévoilé portant sur un prénom, Robert Ménard devra probablement le développer devant la justice, qui a ouvert une enquête préliminaire, pour vérifier s’il y a matière à des poursuites. Le "fichage est illégal " a rappelé la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem ajoutant que c'est aussi "anti-républicain ". 

Selon une source proche de l'enquête, des perquisitions avaient lieu à la mairie mardi.

De son côté, la mairie de Béziers a publié un communiqué pour nier l'existence, à son initiative, de fichiers sur les enfants des écoles publiques de la ville. 

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