Buraliste de Lavaur : sept ans de prison, la légitime défense non retenue
Le buraliste de Lavaur, dans le Tarn, Luc Fournié a été condamné, ce mercredi, à sept ans de prison, pour avoir tué en 2009 un cambrioleur de 17 ans d'un coup de fusil de chasse, la cour ayant jugé sa riposte "disproportionnée".
VERDICT #Lavaur coupable de meurtre. Pas de légitime défense. 7 ans d'emprisonnement.
— jean philippe deniau (@jpdeniau) April 1, 2015
Riposte disproportionnée
La cour d'assises d'Albi a ainsi estimé que le buraliste était coupable du meurtre de Jonathan Lavignasse et de blessure sur Ugo Bernardon et a rejeté la qualification de légitime défense, demandée par l'avocat général. Et ce au motif essentiel que "sa riposte avait été disproportionnée compte tenu du temps écoulé " - quatre jours - entre le moment où la soeur de M. Fournié avait constaté que les barreaux d'une fenêtre du bar-tabac avaient été endommagés et le drame.
Il dormait dans sa réserve, le fusil chargé
Après avoir été alerté que les barreaux avaient été endommagés, Luc Fournié s'était "préparé au retour des voleurs : son fusil était chargé et il dormait dans la réserve ", avait indiqué à l'audience un des experts psychiatres. "On ne peut pas être en état de légitime défense quand on prépare sa défens e", avait insisté pendant sa plaidoirie l'avocat de la partie civile, Me Simon Cohen.
Dans son réquisitoire, Pierre Bernard avait au contraire estimé qu’il "avait eu la conduite parfaitement adaptée " et qu'il "était dans une situation de danger imminent ". Il avait demandé aux jurés de reconnaître l'état de légitime défense sans réclamer explicitement l'acquittement.
"Ce que je défendais c'est une famille"
Le buraliste, 58 ans, avait lui-même appelé les gendarmes et les secours après avoir tué le jeune cambrioleur, dans la nuit du 14 décembre 2009, quand deux voleurs s'étaient introduits dans son établissement. "M. Fournié s'est retrouvé face à deux silhouettes dans l'obscurité, il était mort de frouss e", avait indiqué l'avocat de l'accusé, Me Georges Catala.
"Le droit à la peur, c'est le droit de défendre sa personne", a-t-il ajouté lors de sa plaidoirie. Dès l'annonce du verdict, qui n'a pas suscité de fortes réactions, Me Catala a indiqué que son client allait faire appel. "Ce que je défendais c'est une famille ", avait-il déclaré juste avant que les jurés se retirent pour délibérer.
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