Chambéry : l'aide-soignante, "pas quelqu'un de méchant"
Ce jeudi, Ludivine Chambret a reconnu devant la police judiciaire avoir administré "un cocktail de psychotropes " à neuf pensionnaires. Seuls trois ont survécu. Les enquêteurs n'envisagent pas d'autres cas.
"Le terme qui revient tout le temps, c'est 'soulager', elle a dit qu'elle voulait les soulager, on n'arrive pas à savoir ce qu'elle entend mettre sous ce terme ", a indiqué Dietlind Baudoin, la vice-procureure.
Employée de l'Ehpad depuis l'été 2012, Ludivine Chambet, 30 ans était bien notée par sa hiérarchie. La procureure précise que "depuis la mort de sa mère (à l'été 2013), une fragilité avait été détectée. Elle était suivie par la médecine du travail ". Le traumatisme provoqué par la mort de sa mère "est peut-être une piste que va explorer le juge d'instruction".
Très affectée par la mort de sa mère
Selon son oncle Bernard Chambet confirme qu'elle "était très près de sa mère, Solange. Ça faisait une personne à elles deux, elles ne pouvaient pas vivre l'une sans l'autre". Et il assure en en parlant au passé, que "c e n'était pas quelqu'un de méchant. Je ne pense pas qu'elle aurait fait ça pour leur faire du mal".
Bernard Chambret a appris la nouvelle alors qu'il regardait la télévision avec sa femme jeudi midi. "Ça nous a fait un choc. Quand vous prenez ça sur le coin de la gueule, ça fait tout drôle ", a-t-il dit.
"Elle me donnait mes médicaments tous les jours" (Hervé, un patient)
Il a décrit Ludivine, grande jeune femme brune, comme "une fille sérieuse, qui a toujours travaillé ". Aide-soignante à l'unité de soins continus de l'hôpital de Chambéry, Ludivine avait obtenu à l'été 2012 sa mutation à la maison de retraite Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry.
Hervé, patient dans une chambre du rez-de-chaussée, explique lui aussi sa surprise : " Elle était jeune, serviable, dévouée, tout le monde la pensait comme ça. Tous les jours j'ai un traitement, tous les jours elle me donnait mes médicaments. Personne n'a jamais pensé qu'elle pouvait faire ça".
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"Cette affaire est une affaire considérable qui provoque un très fort
traumatisme dans l'établissement ", a affirmé de son côté le directeur de l'hôpital de Chambéry, Guy-Pierre Martin. L'hôpital va porter plainte dans les prochains jours. Ludivine Chambret risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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