Collision mortelle à Villiers-le-Bel en 2007: un policier mis en examen

Le drame avait donné lieu à deux nuits de violence dans plusieurs quartiers de Villiers-le-Bel. Un des quatre policiers impliqués dans l'accident de la circulation fatal à deux adolescents en novembre 2007 dans cette ville du Val-d'Oise, a été mis en examen pour "faux témoignage" jeudi 19 avril à Pontoise, selon son avocat, Me Frédéric Champagne.

L'homme sera jugé pour homicide involontaire le 29 juin devant le tribunal correctionnel de Pontoise.

Une plainte des familles en 2010

Le 25 novembre 2007, deux adolescents, Larami (16 ans) et Mouhsin (15 ans) avaient perdu la vie dans la collision accidentelle entre la moto qu'ils conduisaient et une voiture de police. En juin 2010, les familles de victimes avaient déposé plainte. Elles ont estimé que les policiers n'avaient pas "dit la vérité" concernant les circonstances de l'accident. Un de leurs avocats, Jean-Pierre Mignard, avait alors assuré que l'expertise judiciaire contredisait leurs déclarations sur leur vitesse au moment de la collision.

Saisie, une juge d'instruction de Pontoise avait alors ouvert une enquête qui a abouti, jeudi, à la mise en examen du policier pour "faux témoignage". "Mon client conteste formellement avoir menti lors de son témoignage. Il est fatigué de toute cette procédure. Cela a été un épisode violent dans sa vie", a assuré l'avocat du policier. Cette mise en examen "va nous permettre d'avoir un accès plein et entier au dossier", a-t-il ajouté.

A l'époque des faits, les circonstances de l'accident avaient en effet donné lieu à de nombreuses interprétations et polémiques concernant notamment la vitesse à laquelle roulaient les policiers, mais aussi la possibilité que la scène du drame ait été modifiée, avait indiqué Rue 89.

Un accident aux terribles conséquences

A la suite du drame, deux soirées d'émeutes avaient agité la ville. Les forces de l'ordre avaient notamment été visées par des tirs d'armes à feu. Trois jeunes hommes, considérés comme les tireurs, ont été condamnés à trois à quinze ans de prison, en octobre 2011.

Deux autres accusés avaient été acquittés à l'issue de ce procès où le recours à des témoins sous X avait été maintes fois dénoncé par les avocats de la défense.