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Comment les gendarmes traquent les pédophiles sur Internet

Depuis mars 2009, les gendarmes sont autorisés à se faire passer pour des enfants sur le Net pour attirer les pédophiles, les identifier et les arrêter. A l'occasion du Forum international sur la cybersécurité, qui se tient lundi et mardi à Lille, France Info dévoile (un peu) la façon dont les gendarmes spécialisés opèrent.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Adapter ses méthodes à une époque, c'est ainsi que la
gendarmerie tente de travailler depuis plusieurs années pour traquer les
pédophiles
. Puisque leur chasse aux mineurs se fait très souvent sur  internet, c'est sur le net qu'il fallait
concentrer les recherches. Les gendarmes peuvent le faire d'autant plus facilement
depuis mars 2009, puisque depuis cette date, la loi les autorise à prendre des
pseudonymes pour traquer les pédophiles.

Cyril, commandant de gendarmerie devient Alice, 12 ans

C'est ainsi que Cyril, commandant de gendarmerie, peut
devenir Alice, une collégienne de 12 ans. Chaque jour, il se fait passer pour
cette pré-ado qui tchatte presque quotidiennement à la sortie des cours. "*Je
sais parfaitement ce qu'une fillette de 12 ans regarde à la télé, ce qu'elle
boit, ce qu'elle mange, comment elle s'habille, ce qu'elle regarde à la télé,

  • explique le commandant. Mon profil est parfaitement au point ."

En cinq minutes, le mineur est contacté par cinq à trente prédateurs

Constat alarmant : en moins de cinq minutes, avec un profil de
mineur, on est contacté par 10, 15 ou 30 prédateurs. La méthode est donc assez
simple : un profil de mineur, des discussions sur une radio musicale par
exemple et le tour est joué pour harponner les pédophiles qui tchattent sur internet.

Cyril et ses collègues ont chacun 5 à 10 profils différents.
Ils sont à chaque fois un enfant ou un ado entre 11 et 14 ans. Leur
objectif est de faire en sorte que le délinquant sexuel soit démasqué, qu'il
accepte ou qu'il propose un rendez-vous afin de pouvoir l'arrêter en flagrant
délit. Sur l'année, ils parviennent à arrêter entre 50 et 80 personnes.

"Il n'y a pas de profil type " explique Joël
Blondeau, chef du centre national d'images pédo-pornographiques de la
gendarmerie nationale. Le problème est de savoir jusqu'où ils sont capables
d'aller. Soit ce sont des gens qui vont uniquement diffuser de la photo, soit
ce sont des gens qui vont proposer un rendez-vous mais on ne sait pas ce qu'ils
veulent
".

Des moyens limités

Par ailleurs, les
moyens matériels de ces gendarmes restent limiter puisque sur la toile
quotidiennement, 2 millions d'échanges se font entre adolescents, une zone de
chasse immense pour les pédophiles et ceux qui les traquent.

 

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