Cyberattaques: des peines "de principe" requises contre trois Anonymous
Ils voulaient manifester "d'une nouvelle façon, exercer une pression citoyenne ": trois militants des Anonymous ont comparu lundi à Nancy pour des attaques informatiques qui ont bloqué plusieurs sites institutionnels, dont celui du ministère de la Défense.
Le procureur a demandé "une peine de principe, symbolique ", à l'encontre des prévenus: de 4 à 6 mois de prison avec sursis pour Loïc Schneider, 20 ans, David Druart, 41 ans, et de 8 à 10 mois avec sursis pour Cédric Sibille, 36 ans, qui ne s'est pas présenté au tribunal. La décision a été mise en délibéré au 23 novembre.
Pour leurs attaques informatiques contre le site de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), ceux du conseil régional de Lorraine, du conseil général de la Meuse, et celui du ministère de la Défense, les prévenus sont passibles de peines allant en théorie jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
"Venger" la mort de Rémi Fraisse
Aux faits qui leur sont reprochés - "accès frauduleux dans un système de traitement informatisé de données", "suppression de données résultant d'un accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et "entrave au fonctionnement d'un système de traitement de données", s’ajoute la circonstance aggravante qu'ils ont été commis en bande organisée.
L'attaque du ministère avait été revendiquée pour "venger " la mort, le 26 octobre 2014, du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens. Les autres, commises dans le cadre de l'opération des Anonymous contre "les Grands Projets Inutiles et Imposés", visaient le projet de l'Andra d'un site d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure dans la Meuse.
Une centaine de personnes pour les soutenir
Plus d'une centaine de personnes, certaines portant le masque de Guy Fawkes, devenu le symbole planétaire des Anonymous, s'étaient rassemblées dès 9h du matin devant le tribunal pour soutenir les trois prévenus. "Le but n'était pas de détruire un site internet ni de faire des dégâts mais simplement de manifester en rendant le site inaccessible ", a déclaré à la barre David Druart. Selon l'avocat de Loïc Schneider, Me Etienne Ambroselli, les sites attaqués sont des "sites vitrines destinés à l'information du public " et ne contenaient pas de données confidentielles. "Ce combat, c'est Sisyphe, David et Goliath, un combat très difficile, l'enjeu est énorme ", a déclaré Me Ambroselli. Pour l'avocat, les prévenus ont simplement cherché une tribune qu'ils n'ont pas pu obtenir ailleurs.
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