Cet article date de plus d'onze ans.

Dalongeville, l'ex-maire PS de Hénin-Beaumont, devant la justice

Gérard Dalongeville est jugé à partir de ce lundi à Béthune pour détournement de fonds publics, de faux et usage de faux et de favoritisme. Pour sa défense, l'ex-maire PS de Hénin-Beaumont estime que l'argent qui a été détourné a servi à son ancien parti. Et d'affirmer que le premier secrétaire de l'époque, François Hollande, était au courant de ces pratiques.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Gérard Dalongeville, ancien maire d'Hénin-Beaumont
dans le Pas-de-Calais, est jugé à partir de ce lundi après-midi à Béthune. Il est accusé d'avoir
fabriqué de fausses factures au détriment
de la ville qu'il dirigeait. Gérard Dalongeville, 42 ans, comparaît aux côté de 20 autres
prévenus. L'ancien maire socialiste de 2001 à 2009 est poursuivi pour "détournement
de fonds publics", "faux et usage de faux", "favoritisme" et "corruption". Il risque jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

L'enquête a mis en évidence un véritable système de détournement des règles d'attribution des marchés publics au sein de la mairie d'Hénin-Beaumont. Gérard Dalongeville aurait en fait mis en place
un système de fausses factures avec la complicité de son adjoint aux finances, Claude Chopin, et un homme d'affaires. Selon la justice, la ville d'Hénin-Beaumont
a passé, avec plusieurs entreprises, des marchés qui n'ont pas été honorés pour un total de 4 millions d'euros entre 2006 et 2009. Reste à savoir où
cet argent a disparu.

L'argent récolté destiné à alimenter les caisses du PS local ?

Gérard Dalongeville assure qu'il "n'y a aucun élément " contre lui dans le dossier. Selon lui, c'est son ancien adjoint qui était derrière les marchés publics passés par la commune et l'argent récolté était destiné à alimenter les caisses du PS local, des "accusations " que conteste "complètement " Claude Chopin, selon son avocate, Me Blandine Crunelle.

Gérard Dalongeville, mis en examen en 2009, a été emprisonné huit
mois avant d'être remis en liberté. Après sa mise en examen, il a été révoqué de son mandat de maire en conseil des ministres et exclu du Parti socialiste. 

Le système aurait profité à l'ensemble du PS selon Dalongeville

Après les affaires Cahuzac, Andrieux, Guérini et Kucheida, c'est un nouveau dossier qui embarrasse le PS. Gérard Dalongeville accuse son ancien parti. Il a dénoncé un "financement occulte " dans la fédération socialiste du Pas-de-Calais, l'une des plus puissantes de France, dans des lettres adressées à la justice qui ont entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire.

En février 2012, Gérard Dalongeville avait accordé une interview à France Info à l'occasion de la sortie de son livre Rose mafi a . Il mettait alors en cause plusieurs dirigeants socialistes du Pas-de-Calais. Il dénonçait une corruption endémique, des entreprises finançant le PS
local. Gérard Dalongeville avait en particulier visé Jean-Pierre Kucheida, à l'époque député-maire de
Lievin.

Plus largement, Gérard Dalongeville affirme que le système de financement aurait profité à l'ensemble du PS. D'ailleurs, son avocat, Me Francis Terquem, a cité à comparaître François Hollande qui dirigeait le PS à l'époque des faits

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.