Dans la solitude des victimes de viol
En France, une femme sur cinq a été victime de violences sexuelles. Parmi elles, 81% étaient mineures. France 2 a rencontré l'une des victimes.
Une équipe de France 3 a rencontré Claire, 42 ans. Elle avait 15 ans lorsque son psychiatre l'a violée. Elle tentait à l'époque de surmonter le suicide de son frère. Si l'adolescente a parlé à ses proches de ces viols, elle n'a pas été entendue. "Ce n'est pas que les gens ne le croient pas. C'est qu'ils n'en voient pas la gravité, ils n'en voient pas l'impact", confie-t-elle. Claire est loin d'être la seule victime d'un viol restée seule avec son traumatisme.
L'absence de soutien
Une situation dénoncée par l'association Mémoire traumatique et victimologie, qui veut mettre en place une prise en charge médicale pour les victimes de viol. "La majorité des victimes sont abandonnées et c'est à elles de se débrouiller seules. Il faut ,souvent qu'elles galèrent de nombreuses années avant de pouvoir rencontrer quelqu'un qui va les entendre, qui va reconnaître ce qu'elles ont subi et qui va leur proposer des soins", explique Muriel Salmona, présidente de l'association.
Sur le plan judiciaire, même constat. Seulement 10% des victimes portent plainte. Car pour oser porter plainte, "on a besoin de se sentir épaulé. On a besoin de se sentir dans son droit", précise Claire. Quand enfin, elle s'est sentie assez forte, assez soutenue pour passer le pas, il était trop tard, les faits étaient prescrits. Son violeur exerce toujours la profession de psychiatre.
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