Dieudonné relaxé pour la diffusion d'une vidéo jugée antisémite
La justice a estimé que sa diffusion sur plusieurs sites, notamment YouTube, ne pouvait pas être imputée à l'humoriste.
Une victoire de Dieudonné devant la justice. L'humoriste a été relaxé, vendredi 7 février, par le tribunal correctionnel de Paris pour la diffusion d'une vidéo en avril 2010, dans laquelle il appelait notamment à la libération du meurtrier Youssouf Fofana. Un homme condamné pour le meurtre d'Ilan Halimi, un jeune adolescent juif sequestré, torturé, puis tué en 2006.
L'enquête de police n'a pas "permis d'identifier l'auteur de la diffusion de la vidéo" contenant ces propos, a expliqué le tribunal correctionnel de Paris. Il a donc estimé qu'il n'était pas démontré que Dieudonné ait été à l'origine de la diffusion de la vidéo litigieuse en avril 2010. De ce fait, le tribunal ne s'est pas prononcé sur les propos eux-mêmes. Dieudonné était poursuivi pour injure et diffamation en raison de l'appartenance à une communauté ou une religion, ainsi que pour apologie de crime d'atteinte volontaire à la vie.
De nombreuses autres poursuites judiciaires en cours
Dans la séquence vidéo, Dieudonné reprenait l'expression "Shoah-nanas", pour laquelle il a déjà été condamné en appel le 28 novembre. Il mettait également en cause "la puissance du lobby juif" et appelait enfin à la libération de Youssouf Fofana. Il avait tenu ces propos en réagissant au meurtre de Saïd Bourarach, un vigile retrouvé noyé dans le canal de L'Ourcq (Seine-Saint-Denis). Dieudonné estimait qu'il n'avait pas eu la "chance" d'Ilan Halimi, mort dans les bras des secouristes.
Déjà condamné à plusieurs reprises pour des propos jugés antisémites, Dieudonné ne s'est acquitté d'aucune des amendes (pour 65 000 euros au total) auxquelles il a été condamné. Le parquet avait requis 200 jours amende à 100 euros. Et dans ce type de peine, en cas de non-paiement total ou partiel, le condamné doit être incarcéré pour une durée correspondant au nombre de jours amende impayés.
Dieudonné doit encore faire face à de nombreuses autres poursuites judiciaires. Il est soupçonné de blanchiment d'argent, et est également accusé d'avoir organisé son insolvabilité. La justice cherche entre autres à vérifier la régularité des appels aux dons lancés pour payer ses amendes pénales ou le rachat, par sa compagne, de sa propriété, qui avait été saisie par le fisc.
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