Douaniers de Roissy soupçonnés de vol : le point sur l'enquête

Il y a
quelques semaines, des
policiers de l'Office central de la répression du trafic illicite des stupéfiants
qui mènent une enquête à Roissy ont la surprise de voir des douaniers se servir
dans des valises. Ces bagages de trafiquants faisant transiter l'argent de la
drogue par avion étaient en effet sous surveillance.

Les

douaniers agissent-ils sur ordre de leur hiérarchie ?

Les premières
investigations permettent d'identifier sept douaniers qui avaient ainsi l'habitude
de "piocher" dans ces valises bien tentantes, contenant des liasses
de billets. Les faits
se sont déroulés au terminal 2 de Roissy-Charles de Gaulle qui se compose de sept
halls différents. Les fonctionnaires y prélevaient de grosses sommes et sans
doute depuis longtemps. On parle de millions d'euros qui auraient ainsi été détournés.

Que disent ces

douaniers pendant leur garde à vue ?

Certains d'entre
eux ont reconnu ces vols. Difficile de faire autrement : ils avaient un train
de vie qui ne colle pas avec leurs revenus de fonctionnaires. Il y a des investissements
immobiliers importants, des comptes en banque bien garnis, des liasses de
billets retrouvées au domicile de certains. Ces éléments de patrimoine les
confondent.

Qui sont

ces douaniers ?

C'est un
groupe de douaniers ripoux très organisé, un véritable système, qui vient d'être
démantelé. Les fonctionnaires incriminés travaillent au sein des unités en
civil de la douane, spécialisées dans la recherche des trafics en tous genres
sur l'aéroport international. Et selon une source syndicale, les suspects font
partie des agents les plus expérimentés de cette unité.

Ces

valises sont-elles choisies au hasard ?

Les bagages
étaient ciblés. Les douaniers savaient où se servir.

Soit les fonctionnaires
avaient des informations leurs permettant de s'intéresser à une valise plutôt
qu'à une autre - des renseignements internes ou de simple soupçons en fonction
du profil des propriétaires des bagages - et cela leur aurait donc permis de prélever
l'argent à l'insu des trafiquants... Ces derniers évidemment ne sont pas du
genre à aller se plaindre à la police.

Soit
fonctionnaires et malfrats avaient un accord : "Vous vous servez, en échange
vous fermez les yeux sur le reste" , par exemple des chargements de drogue.
Là c'est de la corruption. Mais ce n'est qu'une hypothèse, que l'enquête
confirmera, ou pas, en cherchant des liens entre les suspects et les
trafiquants qui se sont fait ponctionner.