Ecoutes Sarkozy : Christiane Taubira ne savait pas

Christiane
Taubira ne savait pas que Nicolas Sarkozy était sur écoute. La
ministre de la Justice avait affirmé, le 10 mars dernier sur TF1, ne pas avoir été
informée de la mise sur écoute de l'ancien président et l'avoir découvert dans la
presse. Elle avait été accusée de mensonge. Mais, apparemment, il n'en est rien.  Et la raison tiendrait à une initiative
de sa directrice de cabinet.

En théorie, la chaîne de l'information au sein du ministère de la Justice devait
amener Christiane Taubira à connaître l'existence des écoutes visant Nicolas
Sarkozy dès la fin février. Le 26
février précisément, Roger Falleti, procureur général de Paris, transmet le
fameux rapport à la direction des affaires criminelles et des grâces... la
direction transmet, c'est la procédure, la note au cabinet de la Garde des Sceaux. Mais Christine Maugüe, la directrice de cabinet de la ministre n'informe pas sa
chef, alors que le Premier ministre lui en est informé. 

Bug interne ou manque de rigueur 

Le 11
mars, 13 jours après la transmission du rapport, Christiane Taubira mise en
cause par les médias convoque une réunion de crise et découvre la note qui dormait dans son
cabinet. La même note qu'elle agitera à la sortie du conseil des ministres en affirmant qu'elle ne démissionnerait pas comme le réclamait à ce moment-là, Jean-François Copé, le patron de l'UMP. 

Christiane Taubira était donc de bonne foi. La ministre n'a pas été informé des écoutes "Sarkozy ".  Rétention
d'information, bug interne ou manque de rigueur dans le traitement des dossiers
clé, on ne sait pas ce qui s'est passé dans les bureaux de la place Vendôme.  Lundi soir, les services de Christiane Taubira n'ont fait aucun commentaire sur ce dossier.