Euthanasie passive à Reims : la femme de Vincent se confie

Une famille déchirée autour d'un lit d'hôpital. C'est la situation que vit la famille de Vincent Lambert, à Reims. Cet infirmier de 37 ans est en état végétatif depuis cinq ans, depuis un grave accident de moto.

L'équipe médicale, avec l'accord de sa femme, à son chevet quotidiennement, et d'une partie de la famille recomposée, avait décidé de stopper les soins, l'alimentation et l'hydratation - ce que l'on appelle de l'euthanasie passive, prévue par la loi Léonetti. Mais combattue par l'autre partie de la famille, dont les parents. Ceux-ci ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif, voici deux semaines. Plus d'euthanasie, donc.

"Douloureux et intolérable"

La femme de Vincent est effondrée. Elle qui se préparait depuis longtemps à la fin de vie de son conjoint accuse le coup. Un choc d'une "violence inouïe ", dit-elle. C'est "douloureux et intolérable ". Elle s'étonne que la justice ait pu statuer si vite sans même prendre la peine de l'entendre, elle qui côtoie son mari quotidiennement depuis cinq ans, et qui a été témoin de sa déchéance. Elle explique qu'elle a "l'intime conviction qu'il avait compris et accepté le processus qui avait été enclenché ".

Elle s'étonne surtout que la décision tombe alors que Vincent Lambert n'était plus alimenté depuis un mois...