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"Je veux savoir la vérité" : quinze ans après l'abandon de la piste Francis Heaulme, une femme cherche toujours le meurtrier de son père

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 20min
Jean-Joseph Clément, à Valréas (Vaucluse), à l'âge de 35 ans. (DR)

Ce réparateur en machines agricoles a été retrouvé mort, le visage ensanglanté, le 8 août 1989. Francis Heaulme a été soupçonné du meurtre, avant de bénéficier d'un non-lieu en 2002. Depuis, sa fille, Christine Clément, que franceinfo a rencontrée, tente de faire rouvrir le dossier.

"Je veux savoir la vérité." Des larmes coulent sur les joues de Christine Clément. Son regard bleu perçant est embué. Son père, Jean-Joseph Clément, a été tué il y a vingt-huit ans. Par qui ? Et comment ? Elle ne sait toujours pas. "Et puis, pourquoi l'a-t-on tué ? J'ai cette phrase en tête, tout le temps. Je n'ai jamais pu faire mon deuil." Elle pose les coudes sur la table de la salle à manger, dans sa maison provençale située au pied du village La Garde-Adhémar (Drôme), en cette fin de matinée d'août. Dehors, la chaleur est déjà écrasante. 

La sexagénaire essuie les traces de son maquillage qui a coulé. La fatigue se lit sur son visage. Elle soupire : "Cette quête est épuisante moralement." Et ajoute comme une promesse : "C'est la dernière fois que je tente de connaître la vérité." Car cette femme, chauffeure pour enfants handicapés, vient de faire appel à Corinne Herrmann et Didier Seban, spécialisés dans les affaires classées - les cold cases - pour tenter de relancer l'enquête et rouvrir le dossier.

Christine Clément avait pourtant eu un regain d'espoir au printemps 2017, lors du procès de Francis Heaulme pour le meurtre de deux enfants à Montigny-les-Metz, commis en 1986. Car le tueur en série est aussi la seule personne à avoir été suspectée du meurtre de Jean-Joseph Clément, avant de bénéficier d'un non-lieu en 2002 dans l'affaire de son père. Christine Clément s'est même rendue à l'audience, à Metz, avec la conviction d'obtenir une information, un détail... "Pendant ce procès, Francis Heaulme a répété : 'Montigny c'est pas moi. Les autres c'est moi.' J'avais envie d'intervenir et de lui demander : 'Les autres, c'est qui ?', s'exclame-t-elle. Mais je me suis retenue, par respect pour la maman du petit garçon tué [Chantal Beining, la mère de Cyril, l'un des deux enfants tués en 1986]." Ce procès ne lui apprendra rien de plus. Mais il lui a donné l'envie de relancer les démarches, aujourd'hui, afin d'aboutir, à la résolution du meurtre de son père.

Une scène de crime énigmatique

Tout ce qui lui reste de son père, ce sont des photos collées dans un album et des souvenirs. "Je l'ai vu pour la dernière fois une semaine avant sa mort. Je suis passée un après-midi, après la sieste. Il a dit à mon fils : 'Quand tu seras en âge, je t'apprendrai la ferronnerie, pour que tu deviennes maréchal-ferrant', se remémore-t-elle. Il travaillait beaucoup. Pour moi, c'était quelqu'un de tranquille et de normal. Je n'ai pas compris ce qui lui était arrivé."

Christine Clément, chez elle dans la Drôme, le 22 août 2017. (VIOLAINE JAUSSENT / FRANCEINFO)

Le 7 août 1989, Jean-Joseph Clément quitte pour la dernière fois son domicile situé à Pierrelatte, dans la Drôme, à 13h15. Au volant de la 405 de sa concubine, il part, comme souvent, pour Avignon, 60 km plus au Sud, pour acheter une pièce mécanique de rechange dont il emporte un exemplaire avec lui. Jean-Joseph Clément est réparateur en machines agricoles. "C'est sa concubine, morte il y a quelques années, qui a donné l'heure de départ du domicile, précise Christine Clément. Mon père descendait souvent une personne qui allait au foyer Emmaüs à Avignon. Il lui avait proposé à nouveau, le matin même. C'est tout ce qu'elle a pu me préciser."

Le corps de Jean-Joseph Clément est retrouvé le lendemain, à Bédarrides, une commune à proximité d'Avignon. Il n'a plus son pantalon. Sa tête est couverte de plaies. Ensanglantée. Il a succombé à des coups mortels portés sur son nez. Son corps a été traîné. Sa voiture est enlisée 350 mètres plus loin. Des empreintes digitales sont retrouvées sur le rétroviseur, une portière et l'un des enjoliveurs. Le corps gît en bordure d'un chemin goudronné, le long d'une rivière, l'Ouvèze. Ce lieu est connu pour être fréquenté par des prostituées. "J'y suis retournée un ou deux ans après la mort de mon père. Mais il n'y avait plus personne à cet endroit", relate Christine Clément.

Les bords de l'Ouvèze au lieu-dit Les Taillades, sur le chemin des Sences, à Bédarrides (Vaucluse). (GOOGLE STREET VIEW)

D'autres éléments troublants sont retrouvés sur la scène du crime : des mégots de cigarette, alors que Jean-Joseph Clément ne fumait pas, un pistolet à peinture ensanglanté, ainsi qu'une casquette, des chaussures, un pull et, surtout, un jean taché de sang qui ne lui appartient pas. En revanche, le sang qui s'y trouve correspond à celui de Jean-Joseph Clément à 85%, tout comme celui retrouvé sur le pistolet à peinture et la casquette. Quant au pull, il n'a vraisemblablement fait l'objet d'aucune analyse.

Les clés de la voiture, les lunettes de vue et le portefeuille de Jean-Joseph Clément ont disparu. Comme la pièce mécanique qu'il avait emportée. Et puis, dans une poche du jean, gisait un bout de papier avec un numéro de téléphone. Autant de pièces manquantes et d'indices difficiles à relier entre eux qui n'ont toujours pas permis, vingt-huit ans après, de reconstituer le scénario de cette mort énigmatique.

Le "routard du crime" était à proximité

"Il allait avoir 60 ans, l'âge que j'ai aujourd'hui." Christine Clément, elle, n'a jamais oublié ce 8 août 1989. "Deux gendarmes sont venus à la maison. Ils m'ont dit : 'Jean-Joseph Clément a été retrouvé au bord de l'Ouvèze.' J'ai demandé comment, ils m'ont répondu : 'Deux enfants allaient à la pêche, ils l'ont découvert.'" Christine Clément s'accroche à ce détail. En avril 2000, elle avait lancé un appel à témoignages dans Le Dauphiné libéré, le quotidien local, mais n'a jamais obtenu de réponse. Elle espère encore que ces enfants, devenus adultes, se manifestent. "Je pense qu'ils avaient 10 ans environ à l'époque… Donc autour de 40 aujourd'hui", suggère-t-elle.

Francis Heaulme, lui, a 30 ans au moment des faits. C'est encore un inconnu. Un simple quidam qui parcourt la France le jour et dort dans des foyers Emmaüs la nuit. Un routard que personne ne soupçonne des neuf crimes pour lesquels il a définitivement été condamné dans les années 90 et 2000. Comment fait-il irruption dans cette affaire ? Le 8 août 1989, il se trouve à quelques centaines de mètres du lieu du crime. Les gendarmes le contrôlent en fin de journée. Il explique qu'il a passé la nuit précédente au centre Emmaüs de Marseille, puis qu'il a été pris en stop jusqu'à Orange, avant de se diriger vers Courthézon, autre commune du Vaucluse au-dessus de Bédarrides. Pas de quoi le retenir : Francis Heaulme est donc relâché. Pourtant, ce contrôle se révèle déterminant pour la suite. Car il permet à l'ancien gendarme Jean-François Abgrall, l'homme qui a fait tomber Francis Heaulme, de remonter jusqu'à lui. 

"J'ai utilisé une grosse pierre pour frapper à la tête"

Printemps 1989. Jean-François Abgrall est chargé d'enquêter sur le meurtre d'Aline Pérès, une aide-soignante tuée à coups de couteau près de Brest. Un lieu fréquenté par des SDF de la communauté Emmaüs, autant de témoins potentiels que Jean-François Abgrall interroge. Francis Heaulme en fait partie. "J'étais à la recherche de témoins, mais lui commence par me parler du meurtre, se souvient l'ex-gendarme, contacté par franceinfo. J'ai eu la certitude d'être face au meurtrier d'Aline Pérès." Mais il est contraint de relâcher Francis Heaulme : il était hospitalisé au moment des faits.

Jean-François Abgrall poursuit son enquête. "Je cherche à savoir si Francis Heaulme est connu. Et là, pendant que je fais ça, il est contrôlé à Courthézon par la Brigade de recherches d'Avignon, après la mort d'un homme !", raconte l'ex-gendarme. Cet homme, c'est Jean-Joseph Clément. Pour en savoir plus, Jean-François Abgrall se rend sur les bords de l'Ouvèze, où le corps a été retrouvé. "Je me souviens de la violence sur les photos de la scène de crime. La victime était déshabillée. Sa voiture était dans les galets, elle avait été déplacée." Il se souvient aussi que, la veille des faits, Francis Heaulme a dormi à l'hôpital de Marseille, où il dit se trouver au moment du crime. "C'est grâce à cela que j'ai compris que ses hospitalisations n'étaient que des alibis", commente Jean-François Abgrall.

Mais le gendarme n'est pas chargé de cette enquête. Il doit se concentrer sur celle d'Aline Pérès. Au terme d’une audition de six heures après son interpellation le 7 janvier 1992, le tueur en série reconnaît le meurtre de l'aide-soignante, puis, spontanément, parle de Jean-Joseph Clément. Jean-François Abgrall se remémore la scène : "On attendait le top départ pour aller au parquet. J'étais assisté par un officier de police judiciaire local, qui lui demande : 'Et au fait, pour le petit vieux à Avignon ?' 'C'est moi aussi !', répond Francis Heaulme." "Là-bas, j'ai utilisé une grosse pierre pour frapper à la tête", complète le tueur en série, d'après ce qu'écrit Jean-François Abgrall dans son livre Dans la tête du tueur (éditions Albin Michel, 2002). Un procès-verbal est établi.

Francis Heaulme, le 10 août 1993, au palais de justice de Metz (Moselle), lors de son procès pour le meurtre de Laurence Guillaume. (FRANCK FIFE / AFP)

Puis, le 16 avril 1993, le tribunal d'Avignon, en charge de l'enquête sur le meurtre de Jean-Joseph Clément, se dessaisit au profit d'un magistrat de Reims qui instruit déjà d'autres meurtres pour lesquels Francis Heaulme est suspecté.

Des questions restées sans réponse

Le dossier est mis de côté et plus rien ne se passe pendant sept ans. Finalement, Alain Schricke, le nouveau juge d'instruction, reprend l'enquête le 28 février 2000. Il relève bien un élément troublant : lorsque les gendarmes font essayer au tueur en série le jean ensanglanté retrouvé le long de l'Ouvèze, il lui va comme un gant. Pourtant, selon le juge, les autres éléments ne permettent pas d'inscrire le meurtre de Jean-Joseph Clément dans la série de crimes de Francis Heaulme.

Pourquoi ? D'abord, l'écriture relevée sur le bout de papier avec le numéro de téléphone, trouvé dans la poche du jean sur les lieux du meurtre, ne correspond pas à celle de Francis Heaulme. Pas plus que les empreintes relevées sur la 405. Ensuite, des zones d'ombre subsistent sur son emploi du temps. Francis Heaulme a-t-il quitté l'hôpital de Marseille-Nord le 7 août, après y avoir passé la nuit ? Où a-t-il dormi du 7 au 8 août au centre Emmaüs de Marseille, comme il l'a dit lors du contrôle des gendarmes ? Dans ce cas, quand a-t-il dormi au centre Emmaüs de Courthézon ? Pour y arriver est-il passé à pied par les lieux du crime ? Pourquoi serait-il resté à proximité ? Vingt-huit ans après, ces questions restent sans réponse.

Le magistrat s'est aussi intéressé aux "aveux" de Francis Heaulme, qui a tendance à affabuler. Ce dernier a reconnu le meurtre de Jean-Joseph Clément à au moins trois reprises en 1992... avant de dire qu'il a tout inventé. "Francis Heaulme n'avoue jamais ses meurtres. Il reconnaît qu'il en commet, mais quand on l'interroge directement sur l'un d'eux, il répond : 'Ce n'est pas moi.' Il parle quand il pense que son interlocuteur ne peut pas faire le lien entre lui et le meurtre", analyse de son côté Jean-François Abgrall. Selon lui, Francis Heaulme lui a parlé du meurtre d'Aline Pérès car il pensait avoir affaire à un gendarme de Normandie, et non de Bretagne. Jean-François Abgrall a toujours dialogué avec Francis Heaulme sur le ton de la confidence. Les deux hommes se tutoient. C'est sa méthode pour reconstituer la vie et les meurtres commis par Francis Heaulme.

Des aveux jugés peu fiables 

Pour le juge Alain Schricke, cette méthode est sujette à caution, car elle part du principe que Francis Heaulme est coupable. Dès lors, il considère que des aveux recueillis dans de telles circonstances ne sont pas fiables, car trop guidés par les enquêteurs. Il prononce finalement un non-lieu en faveur de Francis Heaulme le 18 décembre 2002. A l'époque, Christine Clément, unique partie civile, a bien un avocat mais ne fait pas appel. Le dossier est fermé.

Christine Clément doit vivre sans savoir la vérité. "On m'a répété sans cesse qu'il était impossible de rouvrir le dossier tant que je n’apporterai pas de nouvelles pièces", souligne-t-elle, à juste titre. Elle essaye de trouver des éléments nouveaux, sans savoir où chercher. Une nouvelle analyse du fameux jean ensanglanté pourrait relancer l'enquête... mais, rappelle son avocate, il a disparu entre Avignon et Reims, au moment du changement de juge d'instruction. 

On n'a jamais su ce que les scellés étaient devenus.

Christine Clément

à franceinfo

Faute de mieux, elle scrute ce qui se dit et s'écrit sur Francis Heaulme, à chaque émission de télévision qui lui est consacrée, conserve des coupures de journaux sur le tueur en série, dans l'espoir d'y trouver une information sur le meurtre de son père. Sans succès. Jusqu'à cette année, lorsque l'histoire de Jean-Joseph Clément est évoquée à Metz.

Un meurtre évoqué pendant le procès de Montigny-lès-Metz

Fin avril, quand Francis Heaulme est jugé pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz (Moselle), la cour entend Denis Vanbremeersch par visioconférence. Le premier magistrat instructeur de l'affaire est cité comme témoin par Liliane Glock, l'avocate du tueur en série. "Au stade où j'ai arrêté [l'enquête], je ne pouvais pas imputer à Francis Heaulme les faits qu'on lui reprochait. On n'avait pas assez d'éléments sur lui. On savait simplement qu'il avait passé une nuit au foyer Emmaüs de Courthézon", explique-t-il depuis l'écran fixé dans la salle d'audience.

Denis Vanbremeersch pointe la fragilité des confidences de Francis Heaulme : "On ne peut pas se satisfaire des aveux et de la présence de Francis Heaulme dans les environs du meurtre, il faut d'autres éléments matériels." "Aucun élément du dossier ne permettait d'établir l'utilisation d'une pierre. Francis Heaulme a fait des déclarations fantaisistes. Il était déjà soupçonné alors qu'il n'avait pas fait ses premières déclarations", renchérit Alain Schricke, debout, à la barre. Le second juge de l'affaire est aussi cité par Liliane Glock. Pour l'avocate, l'objectif est que la cour prenne connaissance de l'influence sur l'accusé de Jean-François Abgrall, qui sera également entendu pendant le procès.

L'ancien gendarme Jean-François Abgrall, à son arrivée au procès de Francis Heaulme, le 9 mai 2017, à Metz (Moselle). (JEAN CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Christine Clément assure ne pas faire de fixation sur le tueur en série. Elle est prête à envisager une autre piste. "Je ne souhaite accuser personne. Mais Francis Heaulme a été arrêté car il était là, sur les lieux, souligne la sexagénaire. Le mode opératoire se rapproche de celui qu'il a utilisé dans d'autres meurtres. Il y a les cailloux, son côté colérique et imprévisible, et puis il a avoué avant de se rétracter, comme dans d'autres affaires." 

"Dans ce dossier, a-t-on simplement cherché ?"

Christine Clément et ses nouveaux avocats vont donc tenter de faire rouvrir le dossier en le rattachant à celui de Francis Heaulme, bien qu'il ait bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire en 2002. Mais pour cela, "il faut un élément nouveau", insiste Liliane Glock, l'avocate du tueur en série, contactée par franceinfo. C'est en effet nécessaire lorsque les faits sont prescrits. Mais le délai de prescription, porté de 10 à 20 ans depuis février 2017, est-il atteint dans cette affaire ? Sur ce point, les avis divergent. Oui, répond l'avocate de Francis Heaulme, qui estime que le "seul argument qui puisse être avancé"la connexité entre différents crimes, ne "fonctionne pas" dans ce cas. Non, répond Corinne Herrmann, la nouvelle avocate de la fille du défunt. "Les faits ne sont pas prescrits tant que le double meurtre de Montigny-lès-Metz n'a pas fini d'être traité par la justice", estime-t-elle. Or, Francis Heaulme a fait appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité dans cette affaire. Il sera donc rejugé, à une date encore inconnue.

"C'est parfois difficile de reconnaître la patte d'un tueur, reconnaît Corinne Herrmann. Mais dans ce dossier, a-t-on simplement cherché ? Est-on allés jusqu'au bout", estime l'avocate, qui connaît le dossier sur le meurtre de Jean-Joseph Clément pour avoir été, un temps, dans la défense... de Francis Heaulme. "On ne peut pas laisser une famille seule, la laisser penser que la justice et l'Etat français l'ont abandonnée", soupire-t-elle. Cette dernière vient de demander la copie du dossier au parquet de Reims. Elle va désormais s'atteler à chercher des éléments nouveaux et les scellés disparus. "Ne pas savoir où ils se trouvent, c'est choquant." Si Corinne Herrmann pense pouvoir rouvrir le dossier, elle ne peut bien évidemment pas garantir la résolution de l'enquête. Peu importe pour Christine Clément. Déterminée, elle s'accroche à cette quête de la vérité. "Le but, c'est que je sache, c'est tout."

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