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Injections illégales de botox : deux sœurs condamnées à 1 ans de prison ferme et 2 ans avec sursis pour "mise en danger d'autrui"

Agées de 25 et 22 ans, elles étaient accusées d'avoir injecté illégalement du botox et de l'acide hyaluronique sur des centaines de clients, dont au moins 30 se sont portés parties civiles.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme reçoit une injection d'acide hyaluronique (MICROGEN IMAGES/SCIENCE PHOTO LI / SMD)

Elles faisaient leur pub sur Instagram : deux sœurs, très présentes sur les réseaux sociaux, ont été condamnées mercredi 13 septembre par le tribunal correctionnel de Valenciennes (Nord) à de la prison ferme et du sursis pour des centaines d'injections illégales de botox et acide hyaluronique. 

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Âgées de 25 et 22 ans, elles sont accusées d'avoir injecté illégalement du botox et de l'acide hyaluronique sur des centaines de clients, dont au moins 30 se sont portés parties civiles. L'aînée, Selma, une esthéticienne de 25 ans qui se présentait comme "Dr Lougayne" sur les réseaux sociaux, a été condamnée à quatre ans de prison, dont trois avec sursis pour "mise en danger d'autrui" ou encore "exercice illégal de la profession de médecin". Le tribunal correctionnel a demandé son maintien en détention, estimant qu'il n'y avait "pas assez de réflexion par rapport à la gravité des faits". Sa cadette de 22 ans, qui a reconnu l'avoir assistée, a quant à elle été condamnée à deux ans de prison avec sursis. 

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, qui avait comparé les injections à un "trafic de stupéfiants". L'avocat de la défense, Me Julien Bensoussan, soulignant que sa cliente avait reconnu les faits et compris leur gravité, a dénoncé une décision "scandaleuse", indiquant réfléchir "sérieusement" à un appel.

"Je ne mesurais pas la gravité de la chose"

Le tribunal avait listé à l'audience les séquelles présentées par certaines des 30 parties civiles : abcès au menton nécessitant une opération d'urgence, éruption cutanée sévère, bouche partiellement paralysée, paupières tombantes, boules ou tâches sur les lèvres. Sur franceinfo, une plaignante, Julie, avait témoigné : "J'ai la lèvre du haut qui est plus grosse que celle du bas et j'ai le côté gauche qui est un tout petit peu plus gonflé que le côté droit. Après, j'ai aussi encore les traces rouges des injections. Moi, je suis partie pour améliorer mon visage, et aujourd'hui, j'ai un complexe. Ce n'est pas possible". Confiant être dans "un flou total", la jeune femme avait indiqué être "suivie psychologiquement" et "voir très régulièrement mon médecin traitant pour, à chaque fois, poser des nouvelles questions qui me traversent l'esprit."

Cheveux noirs sagement tirés en arrière et lèvres gonflées à l'acide hyaluronique, les deux sœurs ont assuré avoir voulu "embellir" leurs clientes, reconnaissant les injections, mais pas les effets secondaires graves. "C'était une mode sur les réseaux sociaux et j'étais intéressée par embellir la femme, c'était ma passion, s'est ainsi justifié l'aîné. Je ne mesurais pas la gravité de la chose". Diplômée d'un CAP esthétique en 2020, elle propose des injections dès 2021, et assure avoir suivi quatre formations, l'une en Belgique, et d'autres avec des formatrices russes ou ukrainiennes. 

600 clients

Les gendarmes, qui ont identifié et contacté eux-mêmes certaines victimes, décomptent au moins 600 clients entre janvier 2021 et juillet 2023. Forte de ses 50 000 abonnés sur les réseaux sociaux, son activité s'accélère, et des sessions d'injection sont organisées dans des salons de coiffure, d'esthétique, voire à domicile dans les Hauts-de-France et en région parisienne. 

Mais en mars 2023, la gendarmerie de Villeneuve-d'Ascq (Nord) se penche sur les profils SnapChat et Instagram du "Dr Lougayne", particulièrement actifs, et identifie leur propriétaire : le 14 mai, lors d'une session à Valenciennes, les gendarmes interpellent les deux sœurs. À leur domicile, ils saisissent une centaine de seringues, ainsi que des fioles d'acide hyaluronique et de botox venues notamment de Russie ou de Corée, ainsi que 14 000 euros en liquide, des articles de luxe et deux grosses cylindrées. Les enquêteurs estiment que leur activité a rapporté au moins 120 000 euros en moins de trois ans.

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