L'ex-Femen Amina Sboui sera jugée pour "dénonciation mensongère"
Le 7 juillet, l'ancienne membre tunisienne du mouvement Femen porte plainte. Elle affirme avoir été agressée la veille, à Paris, par cinq "islamistes". Après l'avoir sortie de force du métro à 6 heures du matin, ils l'auraient conduite dans une rue proche de la place de Clichy et lui auraient rasé les cheveux et les sourcils.
Amina Sboui est aujourd'hui soupçonnée d'avoir menti sur cette agression. Après avoir été placée en garde à vue, elle a été laissée en liberté mardi. Elle a été convoquée pour être jugée en octobre pour "dénonciation mensongère". Son avocat, Martin Pradel l'a expliqué à l'AFP, confirmant une information du journal 20 Minutes .
La vidéosurveillance ne recoupe pas ses propos
La jeune femme de 19 ans compte maintenir sa version des faits. Quant à son avocat, il s'est dit "sidéré ". "Comme la vidéosurveillance ne permet pas de recouper sa dénonciation et qu'elle a dit que, manifestement, son agression avait été filmée, les policiers en déduisent qu'elle a fantasmé la scène ", a-t-il expliqué à l'AFP, résumant que les policiers "pensent que l'agression n'a pas eu lieu car n'a pas été filmée ".
Le récit de son agression, début juillet, avait fait des sceptiques. Elle avait d'abord posté un message sur son compte Facebook, racontant avoir été sortie du métro à 5 heures : les internautes avaient douté, étant donné qu'aucun métro ne circule aussi tôt. Et entre la version racontée sur Facebook et celle donnée aux policiers lors de son dépôt de plainte, plusieurs détails de l'agression avaient changé.
De la prison en Tunisie
Amina Sboui s'était fait connaître en mars 2013. Alors qu'elle était encore au lycée en Tunisie, elle avait envoyé aux Femen une photo d'elle seins nus avec sur son torse l'inscription en arabe "mon corps m'appartient". Les féministes avaient posté l'image, puis Amina Sboui avait disparu, racontant avoir été enlevée et séquestrées par sa famille. Selon sa mère, elle souffre de "troubles psychiatriques ".
Quelques mois plus tard, la lycéenne avait été condamnée à deux mois et demi de détention provisoire en Tunisie pour avoir peint le mot "Femen" sur le muret d'un cimetière de Kairouan, pour dénoncer la tenue d'un rassemblement salafiste. Elle avait ensuite quitté le mouvement en dénonçant son islamophobie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.