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L'incendiaire de la cathédrale de Nantes en 2020 condamné à 4 ans de prison

L'homme s'est également vu interdire de porter une arme et de séjourner dans le département de Loire-Atlantique pour une durée de cinq ans.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Image d'archive des pompiers au travail pour éteindre un incendie à la cathédrale de Nantes (Loire-Atlantique), 18 juillet 2020. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

L'incendiaire de la cathédrale de Nantes (Loire-Atlantique) en 2020 a été condamné, mercredi 29 mars, à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel, qui a retenu une altération du discernement de cet homme au moment des faits.

Le ministère public avait requis six ans de prison si l'altération du discernement était retenue et huit ans dans le cas inverse contre Emmanuel Abayisenga, 42 ans, de nationalité rwandaise. Le tribunal a assorti la condamnation d'une interdiction de porter une arme et de séjourner dans le département de Loire-Atlantique pour une durée de cinq ans.

Mis en examen dans une autre affaire

L'homme, fragile psychologiquement, était poursuivi pour dégradation et destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes. Son avocate, Me Meriem Abkoui, qui avait plaidé l'abolition du discernement au moment de l'incendie, estime toutefois que "la question de sa responsabilité pénale demeure".

"Il y a beaucoup d'aléas dans ses réponses qui manquent parfois de cohérence", a-t-elle déclaré après le jugement, disant attendre les résultats des expertises psychiatriques dans une autre procédure. Emmanuel Abayisenga est en effet mis en examen pour l'assassinat du père Olivier Maire en août 2021 en Vendée. Son procès pourrait se tenir fin 2024 selon son avocate. "C'est bien une vaste colère et un sentiment de vengeance lié à sa situation administrative qui est à l'origine de cette mise à feu consciente et méthodique", a argumenté la procureure Véronique Wester-Ouisse.

Le grand orgue détruit dans l'incendie

Le prévenu a reconnu les faits dès le début de l'audience, expliquant qu'il s'était rendu au petit matin dans la cathédrale pour prier afin de "trouver un apaisement" mais qu'il avait ensuite "perdu le contrôle" en passant devant un endroit de l'édifice où il avait subi une violente agression le 31 décembre 2018."Depuis ce jour, je regrette ce qui s'est passé", a ajouté Emmanuel Abayisenga. "Je voulais donner ma contribution au pays qui m'a accueilli, mais ça ne s'est pas passé comme ça", a-t-il ajouté avant de demander "pardon".

Les trois foyers d'incendie allumés dans la cathédrale ont entièrement détruit le grand orgue datant de 1619, le clavier de l'orgue de choeur et un tableau de 1836 de Flandrin représentant Saint-Clair guérissant les aveugles. L'avocat de l'État, propriétaire de l'édifice, chiffre l'ensemble du préjudice à plus de 40 millions d'euros.

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