La famille d’un CRS qui vient de se suicider entend porter plainte pour harcèlement
"Ça va les Banania ? *"
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A la table du petit
déjeuner de la CRS-4 de Pomponne (Seine-et-Marne), le capitaine S. est au
sommet de son talent comique, ce matin de juin 2009. C’est ainsi qu’il s’adresse
à trois de ses hommes, des CRS d’origine antillaise.Excédés par l’accumulation quotidienne de vannes douteuses, les trois policiers
décident de déposer plainte pour "injures racistes".
Quand le parquet de Meaux se décide à examiner la plainte, il est trop
tard : les faits sont prescrits. Plates excuses aux trois fonctionnaires
qui décident d’écrire à la garde des Sceaux de l’époque, Michèle Alliot-Marie.
MAM ne reviendra pas sur le classement sans suite.
Pas d'autre explication à son suicide
Les trois hommes ne veulent pas en rester là et poursuivent alors le
ministère de la Justice pour "fonctionnement défectueux". Cette
ultime procédure, jugée devant le tribunal de grande instance de Paris au
printemps 2011, conduira à la condamnation de l’Etat pour "déni de justice".
Mais à la caserne, le quotidien n’a guère évolué. Le harcèlement
reprend de plus belle au lendemain du procès. Son avocat parle de "véritable
acharnement" qui conduit Jean-Marc Niçoise à se suicider. Il est
retrouvé mort à son domicile, le 15 février dernier.
Pour Me Alex Ursulet, il n’y a pas d’autre explication à ce geste désespéré : "Monsieur Niçoise était un homme extrêmement
équilibré, sportif, il se plaignait de cette hiérarchie qui fermait les yeux".
Au nom de la famille du policier, l’avocat va porter plainte pour "harcèlement".
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