Cet article date de plus d'onze ans.

La juge de l'affaire de l'amiante doit quitter ses fonctions

La magistrate qui instruit les dossiers de l'amiante depuis une décennie va quitter ses fonctions. Le gouvernement juge en effet que Marie-Odile Bertella-Geffroy, doit être soumise à la règle des 10 ans maximum en tant que juge spécialisée. Elle dénonce une décision politique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

Elle doit quitter ses fonctions. La juge Marie-Odile
Bertella-Geffroy, qui travaille sur l'affaire de l'amiante depuis 10 ans, va quitter le pôle de santé publique du TGI de Paris en mars. La
raison ? Selon le ministère de la Justice, la magistrate est soumise à la loi qui limite à 10
ans les fonctions d'un juge spécialisé. La chancellerie a sollicité récemment l'avis du secrétariat général du gouvernement. La réponse a été "positive et en conséquence,
selon cette analyse Mme Bertella-Geffroy devrait cesser d'instruire
" a
indiqué le syndicat FO-Magistrats dans un communiqué.

Le ministère de la Justice
explique qu'"une trentaine de magistrats ont déjà été touchés par
cette règle depuis la loi de juin 2001
" et que "ça n'a jamais posé
de problème
". Sauf que cette fois, le calendrier est maladroit. La
semaine dernière, l'instruction de Marie-Odile Bertella dans le dossier Condé
sur Noirault, a été suspendue jusqu'au 28 février. Date à laquelle une certaine
Martine Aubry sera convoquée. La maire de Lille va contester sa mise en examen
pour homicides et blessures involontaires
dans ce dossier.

Mais Marie-Odile
Bertella-Geffroy ne compte pas se laisser faire. Elle se bat depuis 10 ans pour
démêler les éventuelles responsabilités des industriels de l'amiante et des
anciens ministres. "Je veux continuer mes dossiers encore un an jusqu'à ma
retraite
" dit très clairement la juge, qui annonce qu'elle déposera un
recours devant le Conseil d'Etat pour contester ce qui s'apparente pour elle et
l'association de défense des victimes de l'amiante à un enterrement de ces
enquêtes tentaculaires.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.