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La mort de trois prostituées à Marseille devant les assises

Le procès d'un Marseillais de 57 ans s'ouvre lundi après-midi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, pour la disparition de trois prostituées et l'enlèvement d'une quatrième jeune femme. Patrick Salameh, présenté par la police comme un tueur en série, a toujours nié sa responsabilité dans cette affaire sans cadavres.
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

Patrick Salameh comparaît devant la cour d'assises des
Bouches-du-Rhône jusqu'au 4 avril. Cet homme a été au centre
d'une enquête minutieuse dans le milieu de la prostitution à Marseille où trois
jeunes femmes ont disparu en 2008. Le témoignage d'une quatrième prostituée a permis
d'orienter les accusations vers ce personnage énigmatique.

Un début de procès sous tension 

A l'ouverture de l'audience en début d'après midi lundi, l'accusé
a montré une grande nervosité en s'adressant à la fois aux journalistes et au
président de la cour d'assises. La tension est montée d'un cran lorsque le
principal témoin à charge dans cette affaire a été victime d'une crise de nerf. Il s'agit de la jeune femme qui l'accuse de l'avoir enlevée, battue et violée. Après une longue
suspension, l'audience a repris plus calmement.

Des disparues mais pas de corps 

A l'automne 2008, un vent de panique dans le milieu de la prostitution
souffle sur le vieux port de Marseille. En octobre et novembre, trois femmes de
28 à 42 ans se sont volatilisées : des prostituées de nationalité
ukrainienne, roumaine et algérienne. Le témoignage d'une quatrième prostituée
mène la police sur les traces d'un client régulier : Patrick Salameh. Cette jeune marocaine de 24 ans dit avoir été enlevée, séquestrée et
violentée par cet homme. Pour l'empêcher de parler, il lui aurait montré un
cadavre dans une baignoire.

Un homme qui a réponse à tout

Des traces d'ADN et des objets personnels de deux
des disparues sont retrouvées lors des fouilles dans les résidences occupées
par le suspect, mais la recherche des corps est restée vaine. Si Patrick Salameh reconnaît avoir eu des relations
avec les prostituées, il rejette toute responsabilité dans leur
disparition. Décrit comme intelligent, cet ancien conducteur de travaux se dit
victime d'un complot. Trois
semaines d'audience seront nécessaires pour cerner un homme troublant, condamné dans le passé à 20 ans de réclusion criminelle pour
un braquage. Au moment de son arrestation, il vivait avec une mère de famille de deux enfants. A ses heures perdues, il peint : des tableaux représentant des femmes derrière des barreaux ou des grillages ont été retrouvés chez lui.

L'ombre de l'affaire Fatima

Patrick Salameh vient d'être renvoyé devant les assises pour
une autre affaire, la disparition toujours en 2008 à Marseille, d'une jeune fille
de 21 ans. Fatima s'était rendue à un entretien d'embauche pour garder des enfants. Elle a été vue pour la dernière fois près d'une station de métro des quartiers Nord. Régulièrement, sa famille qui veut garder espoir, relance des appels à témoins et
placarde à Marseille des portraits de Fatima. Comme dans l'affaire des prostituées, Patrick Salameh nie toute
implication. Son avocat Me Emmanuel Molina a contesté le renvoi devant les
assises en parlant de "charges insuffisantes" et de "spéculation"

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