Le Conseil constitutionnel accorde l'aide juridictionnelle aux étrangers en situation irréguliÚre au nom du "principe d'égalité devant la justice"

L'aide juridictionnelle aux prud'hommes et en matiÚre civile était déjà prévue par la loi pour les étrangers, mais seulement s'ils résidaient habituellement en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La devanture du Conseil constitutionnel, Ă  Paris, le 19 avril 2024. (ANDREA SAVORANI NERI / AFP)

Les Sages ont justifié leur décision par le principe d'égalité devant la justice. Les étrangers en situation irréguliÚre ont le droit à l'aide juridictionnelle, c'est-à-dire la prise en charge par l'Etat des frais de justice, a tranché le Conseil constitutionnel dans une décision publiée mercredi 29 mai au Journal officiel. Et ce, y compris devant le Conseil des prud'hommes et devant la justice civile.

En privant ces personnes du bénéfice de l'aide juridictionnelle pour faire valoir en justice leurs droits dans l'Hexagone, "les dispositions contestées n'assurent pas à ces derniers des garanties égales à celles dont disposent les autres justiciables", explique le Conseil constitutionnel dans un communiqué.

L'aide juridictionnelle aux prud'hommes et en matiÚre civile était déjà prévue par la loi pour les étrangers, mais seulement s'ils résidaient habituellement en France. Une situation contestée par l'avocat Xavier Courteille, à l'origine de la procédure devant les Sages. Mardi, le Conseil constitutionnel a estimé cette condition "contraire au principe d'égalité devant la justice".

La "fin d'une hyprocrisie"

"Je me fĂ©licite de cette dĂ©cision, c'est la fin d'une hypocrisie qui concerne beaucoup de travailleurs qui Ă©taient employĂ©s par des entreprises, mais n'avaient pas les mĂȘmes droits pour se dĂ©fendre. Il n'y a pas de sous-justiciable", a rĂ©agi Xavier Courteille. A noter que l'aide juridictionnelle s'applique dĂ©jĂ  en matiĂšre pĂ©nale et de droits des Ă©trangers pour les non-Français.

"Si le lĂ©gislateur peut prendre des dispositions spĂ©cifiques Ă  l'Ă©gard des Ă©trangers, en tenant compte notamment de la rĂ©gularitĂ© de leur sĂ©jour, c'est Ă  la condition de respecter les droits et libertĂ©s garantis par la Constitution reconnus Ă  tous ceux qui rĂ©sident sur le territoire", en particulier pour "se conformer au principe d'Ă©galitĂ© devant la justice", pointe-t-il dans son communiquĂ©. Par ailleurs, selon la DĂ©claration des droits de l'Homme et du citoyen, la loi "doit ĂȘtre la mĂȘme pour tous, soit qu'elle protĂšge, soit qu'elle punisse", souligne-t-il.

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