Le double braquage du joaillier Harry Winston en procès
Presque le casse du siècle : le 6 octobre 2007, peu avant 10h, quatre malfaiteurs armés et cagoulés, vêtus de combinaisons de travail de peintres, braquent un à un les membres du personnel d'Harry Winston qui viennent prendre leur service à la bijouterie du 29 de l'avenue Montaigne, luxueux quartier de Paris fréquenté par une riche clientèle internationale.
32 millions d'euros en vingt minutes
Avec la complicité d'un vigile, ils s'étaient introduits la veille par une porte de service dans l'établissement où ils avaient passé la nuit. Après avoir menacé, frappé puis ligoté les employés et contraint le directeur à désactiver les alarmes et ouvrir les coffres, ils s'emparent de 120 montres et 360 pièces de joaillerie, un butin estimé à plus de 32 millions d'euros. Le braquage a duré moins de 30 minutes.
Quatre hommes dont trois déguisés en femme
Un an plus tard, le 4 décembre 2008, quatre hommes dont trois affublés de vêtements féminins et perruques pénètrent dans la boutique, cette fois par l'entrée principale, avec la complicité du même agent de sécurité qui n'avait pas été soupçonné la première fois. "Personne ne bouge, sinon je fume tout le monde": en moins de vingt minutes, les malfaiteurs s'emparent de 104 montres et 297 pièces de joaillerie estimées à 71 millions d'euros. Ils prennent la fuite à bord d'une voiture où les attendait un complice. Pour le joaillier des princesses et stars de cinéma implanté dans toutes les grandes capitales du monde, comme pour son assureur, la coupe est pleine. Les Lloyd's de Londres offrent alors 700.000 euros de récompense pour retrouver les bijoux.
Une cache dans un égout
Parmi les accusés poursuivis pour vol en bande organisée, complicité ou recel, figure une vieille connaissance des policiers, Douadi Yahiaoui, dit "doudou", 50 ans, qui a déjà purgé 23 ans de détention pour des vols et trafics de stupéfiants.
Considéré comme le cerveau des deux casses, il minimise son rôle, se présentant commun un simple intermédiaire. C'est cependant dans son pavillon que les policiers ont mis la main sur la plus grande partie du butin récupéré, dont 19 bagues et trois boucles d'oreille estimées à 17 millions d'euros, dans une cache cimentée dissimulée dans un égout de récupération des eaux pluviales. Plusieurs membres de sa famille sont également jugés: son beau-frère, Patrick Chiniah, 40 ans, son frère, Mohammed Areski Yahiaoui, 59 ans et le fils de ce dernier, Faudile Yahiaoui, 28 ans.
Parmi les mis en cause, le vigile de la bijouterie
Autre personnage clef du dossier, Mouloud Djennad, 39 ans, agent de sécurité chez Harry Winston depuis juin 2007, a reconnu son implication dans les braquages, pour lesquels il a fourni à Daoudi Yahiaoui les informations précieuses sur la bijouterie. Les derniers mis en cause sont Karim Debaa, 32 ans et Farid Allou, 49 ans, qui ont reconnu les faits et Hassen Belferroum, 32 ans, qui les nie mais dont l'ADN a été retrouvé sur un sac à main laissé sur place lors du second braquage. Le procès est prévu jusqu'au 27 février.
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