Le face à face Carlos / Bruguière ne tient pas ses promesses
D'un côté, Carlos le terroriste, auteur présumé de 4 attentats en France au début des années 80. De l'autre côté, Jean-Louis Bruguière, juge antiterroriste qui a instruit pendant 17 ans, entre 1990 et 2007, l'enquête sur ces attentats. Cela devait être la confrontation du procès. Cela s'est terminé par un
court échange assez banal entre les deux hommes.
Un échange banal pour une journée qui n'a toutefois pas été de tout repos pour l'accusation. Car on peut être ancien juge d'instruction, présent à un procès pour témoigner à charge contre l'accusé et se retrouver malmené durant l'audience par les avocats de la défense.
Cette dernière a notamment marqué des points en soulignant les failles du dossier d'accusation. C'est ainsi qu'il est apparu que l'un des témoins clefs avancés par le juge pour prouver l'implication de Carlos n'avait pas signé sa déposition et surtout que le juge n'avait jamais pu le rencontrer. L' interrogatoire ayant été fait à distance par la police jordanienne.
Autre grief avancé par les avocats de Carlos, l'exploitation par le juge de documents, issus des archives de la Stasi, les anciens services d'espionnage de l'Allemagne de l'Est. Des documents sujets à caution selon la défense.
Alors, certes, le juge antiterroriste s'est justifié. Pour l'affaire du témoin jordanien, il a expliqué que ce genre de pratique est "courante " dans les pays arabes. Pour les fiches de la Stasi, il a rappelé que son but était de recouper des informations. Cela dit, dans l'ensemble, c'est un Jean-Louis Bruguière sur la défensive qui a du batailler ferme pour défendre son travail et sa très longue enquête.
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