Le "pousseur" schizophrène du RER condamné à seize ans de prison
En avril 2010, l'accusé avait tué un homme en le poussant contre une rame de RER, à Paris. Sa peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 15 ans, comportant une obligation de soins.
JUSTICE – En avril 2010, il avait tué un homme en le poussant contre une rame de RER. Un trentenaire diagnostiqué comme souffrant de schizophrénie a été condamné jeudi 13 décembre à seize ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris. La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de quinze ans, comportant une obligation de soins. S'il ne respectait pas les obligations de son suivi, qui prendra effet quand il aura purgé sa peine, le condamné retournerait en prison pour cinq ans au maximum, a décidé la cour.
L'avocat général Olivier Bray avait estimé dans la matinée qu'Ahmed Konkobo, 31 ans, était coupable de "faits odieux par leur brutalité, leur sauvagerie, leur gratuité". La peine est conforme aux réquisitions du parquet général. L'avocat de l'accusé, Pierre Lumbroso, avait pour sa part cherché à démontrer que son client n'avait "pas l'intention de donner la mort". Il avait rappelé qu'environ trois mois avant le drame, en janvier 2010, son client avait arrêté son traitement, une injection mensuelle qui lui était administrée au dispensaire de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), où il logeait chez sa mère. C'est dans "un vrai délire paranoïaque" qu'il a commis cet "acte complètement irrationnel", alors que "quand il est sous traitement, il n'a aucune tendance à la violence", avait dit l'avocat.
Suivi par les psychiatres depuis 2005
Comme l'attestent les enregistrements de vidéosurveillance et ses propres déclarations, Ahmed Konkobo avait donné un coup de pied dans le dos d'un voyageur qui attendait sur le quai de la ligne A du RER, à la station Gare de Lyon à Paris, le 2 avril 2010 peu avant 6 heures du matin. Projeté contre la rame d'un RER qui entrait en gare, Subramaniam Rasalingam, un agent de nettoyage âgé de 51 ans qui partait travailler, était mort sur place. Ahmed Konkobo était suivi pour troubles psychiatriques depuis 2005.
Après les faits, la mère de l'accusé avait témoigné au micro de France 2 :
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