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Le réseau des attentats de Paris et Bruxelles quasi "anéanti" ? La Belgique reste prudente

Les polices française et belge multiplient les opérations contre le réseau djihadiste à l'origine des attentats de Bruxelles et de Paris, quasiment "anéanti" selon les autorités françaises. Qu’en dit on en Belgique ? Les précisions à Bruxelles de Quentin Dickinson.
Article rédigé par Quentin Dickinson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La Grand Place de Bruxelles sous haute surveillance après les attentats qui ont fait mardi au moins 31 morts et 316 blessés à l'aéroport de Zaventem et dans le métro bruxellois © REUTERS/Charles Platiau)
Quentin Dickinson, correspondant de France info à Bruxelles, fait le point sur l'enquête quatre jours après les attentats en Belgique. Il répond à Jules Lavie

Les autorités belges ne confirment pas les propos du président français. Quelque peu échaudées par des revers et par la critique internationale et interne de sa lutte antiterroriste, elles sont devenues particulièrement prudentes, même si elles ne cachent pas que ces derniers jours ont permis la mise hors-jeu de nombre de suspects. Mais le problème, souligne-t-on ici, c’est que si effectivement l’on a identifié à peu près tous les principaux acteurs de la nébuleuse djihadiste franco-belge, responsables des attentats de Paris et de Bruxelles, en revanche, l’on peine à cerner le nombre de sympathisants qui les ont assistés en les hébergeant, en les transportant, voire en leur procurant armes, munitions, et produits chimiques. Et l’on ajoute que l’on ne doit jamais faire abstraction du fait qu’il ne s’agit là que d’une seule et même cellule, et que, selon toute vraisemblance, d’autres cellules se constituent et préparent d’autres attentats, ici ou ailleurs en Europe.

Un Syrien de 28 ans désormais classé énnemi public numéro 1 

Le bilan des 36 dernières heures d’enquête se traduit en Belgique par neuf interpellations, dont, pour deux d’entre elles, il a fallu faire usage de tirs aux jambes pour neutraliser les suspects. Trois personnes ayant été libérées après interrogatoire approfondi, on en est à donc à six individus dont le maintien en détention a été prononcé par un juge d’instruction spécialisé dans la lutte antiterroriste. S’agissant des personnes identifiées comme recherchées et particulièrement dangereuses, il reste Mohamed Abrini, plutôt un petit poisson, nous dit-on. Tout le contraire de Naïm  al-Hamed, un Syrien de 28 ans, désormais classé énnemi public numéro 1.

Autre élément neuf dans l’enquête, c’est une découverte faite par la police grecque dans un appartement occupé naguère par Abdelhamid Abaaoud à Athènes. Il s’agit d’un ordinateur et d’une clef USB contenant des plans et des esquisses de l’aérogare de Bruxelles-Zaventem. Ceci n’est pas sans intérêt, dans la mesure où cela contredit l’idée que cette cible, comme le métro, auraient été choisie à la hâte après l’arrestation d’Abdeslam.

Après les attentats, les failles du système sont en débat

La crise politique est là et bien là, et le fragile équilibre du gouvernement fédéral paraît sérieusement ébranlé. Certes, les deux ministres démissionnaires jeudi, celui de la Justice, Koen Geens, et celui de l’Intérieur, Jan Jambon, ont vu leur démission refusée par le Premier ministre. Certes, les deux ministres sont venus au Parlement vendredi pour détailler la réaction effectivement assez rapide après le premier attentat, mais des failles béantes sont apparues dans l’ensemble du dispositif de sécurité du Royaume, et cela, ce n’est pas en quelques jours qu’on parviendra à les combler.

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