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Meurtre de Natacha Mougel : pas de huis-clos pour le procès

Le procès d'Alain Penin, accusé du meurtre de Natacha Mougel en 2010 va rester public. La demande de huis-clos partiel formulée par les avocats des parents de la victime a été rejetée ce mardi matin. Lundi soir, aux assises du Nord à Douai, Alain Penin a été confronté à la jeune femme qu'il a violée en 2004. "J'ai vu la mort dans ses yeux", a-t-elle déclaré.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Johan BEN AZZOUZ Maxppp)

La
cour d'Assises du Nord a rejeté ce mardi matin la demande de huis-clos partiel
formulée par les parents de Natacha Mougel, via leur avocat. Ils souhaitaient
que les portes de la salle d'audience soient fermées au public pendant l'exposé
des faits et l'audition des médecins légistes "parce que cela touche à l'intimité
de la victime et aux mœurs
", a précisé Me Bruno Drye. Mais la cour a
eu une autre interprétation et a estimé que "la publicité des débats (n'était) pas dangereuse pour les moeurs " et que
la famille de la victime ne pouvait demander le huis-clos de droit. La présidente a
ajouté "faire confiance " aux médias quant au "respect de la dignité
de Natacha Mougel
".

"Alain Penin a manipulé tous les professionnels "

La matinée a été marquée par le témoignage en visioconférence du Juge d'application des peines (JAP), qui a fait libérer Alain Penin en 2009. Aujourd'hui en poste dans une autre fonction, il a dit regretter "avec le recul " sa décision d'accorder la libération conditionnelle à Alain Penin. "Je dois l'assumer professionnellement avec toute la responsabilité morale qui en découle ", a-t-il ajouté. Mais il a aussi souligné qu'il existait des "éléments positifs " qui plaidaient en faveur de cette décision : pas d'incident en détention, le suivi de soins en rapport avec sa condamnation, une promesse d'embauche aux Restos du Coeur.

Les expertises psychiatriques judiciaires faisaient état d'un risque limité de récidive. "Je pense qu'Alain Penin a manipulé tous les professionnels qui étaient à ses côtés ", a accusé l'ex-JAP. "A aucun moment j'ai voulu tromper le juge ou les psychiatres ", s'est défendu Alain Penin. Il assure avoir pensé qu'il serait capable de se contrôler, mais n'avait pas réussi. "On a compris à quel point il était facile avec notre système de tromper tous les intervenants de la libération conditionnelle ", a conclu Stéphane Maître, avocat des beaux-parents de Natacha Mougel.

 

"J'ai vu la mort dans ses yeux" 

Lundi soir, Alain Penin a été confronté à sa première victime, une
jeune femme de 34 ans, Sylvia Peromingo, qu'il a violé en 2004 en région
parisienne, pendant qu'elle faisait son jogging, tout comme Natacha Mougel. "J'ai
vu la mort dans ses yeux. Il est dangereux, c'est tout ce qu'il faut savoir
",
a-t-elle raconté à la barre de la cour d'assises de Douai. Elle a expliqué avoir essayé de garder le contact
avec son agresseur en lui parlant. Il l'avait prévenu que si elle criait, il la
tuerait. Mais Alain Penin a assuré n'avoir jamais eu une telle intention. Alain
Penin avait été condamné à 10 ans de réclusion pour ce viol et la jeune femme s'était
opposée à sa remise en liberté conditionnelle en 2009.

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