Mise en cause, Amesys demande à ce que l'affaire soit examinée "au regard du contexte international"
Pour comprendre ce que reproche la Fédération internationale de droits de l'Homme à Amesys, il faut revenir à Tripoli après la libération de la ville, au
mois d'aout dernier. Des confrères du Wall Street Journal visitent le centre de surveillance des communications de Muhammar Kadhafi. Dans ce batiment abandonné, reste des archives, des documentations et notamment
des manuels en anglais d'un système d'interception qui fait la fierté d'Amesys
: il permettrait de surveiller, trier, tout ce qui se dit sur le Web ou au
téléphone à l'échelle d'une nation. Cette technologie a été
vendu à la Libye en 2007 -l'année ou Kadhafi a planté sa tente en France- et
livré l'année suivante. Ce que dit la Fédération
internationale des ligues des droits de l'Homme ; c'est que les dirigeants de
l'entreprise française ne pouvaient ignorer à quel type de régime, ils
prêtaient leur concours : une dictature, dénoncée comme telle par une foule de
rapports internationaux depuis 3 decénnies. Sauf que -répond Amesys-
sauf qu' en 2007 -date de conclusion du contrat- , la Libye, après le réglement
de l'affaire de Lockerbie, et dans un contexte de lutte contre Al qaïda,
n'était plus au ban de la communauté internationale.
Et Amesys affirme que
toutes les exigences légales et réglementaires pour l'exportation de ce
matériel ont été respectées à l'époque.
La société explique aussi
qu'on fantasme beaucoup sur le système qui a été vendu à Kadhafi : il n'aurait
permis de surveiller que quelques milliers de connexions internet, et pas
-comme on l'a beaucoup dit- une population entière...
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