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Montigny-lès-Metz : la crédibilité du nouveau témoin remise en cause

Alors qu'un nouveau témoin, chauffeur de train, affirmait vendredi avoir vu un homme courir le long des voies ferrées au moment où les deux enfants ont été tués et accusait Henri Leclaire, l'avocat de ce dernier affirme samedi que ce témoignage est nul. Francis Heaulme comparaît pour ce double meurtre à partir de lundi.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Près de 28 ans après le double
meurtre de Montigny-lès-Metz, le témoignage d'un ancien conducteur de train qui
affirme avoir vu un homme ensanglanté courir le long des voies ferrées au
moment des faits - qu'il identifie comme Henri Leclaire - est jugé peu crédible
par l'avocat de ce dernier.

"La crédibilité d'un témoin comme celui-ci est nulle. On ne voit pas
comment on peut accorder une crébilité à quelqu'un qui se serait tu au
lendemain du jour où on a découvert des enfants à Montigny-lès-Metz, qui se
serait également tu lorsqu'on a condamné Patrick Dils, un mineur à l'époque, à
la perpétuité
", a déclaré sameid l'avocat d'Henri Leclaire, Me Thomas
Hellenbrand.

Nouveau témoignage, 28 après

A quelques jours de l'ouverture du procès - c'est à partir de lundi que Francis Heaulme comparaît - ce nouveau témoin, retraité de la SNCF, s'était spontanément manifesté ces dernières semaines. De source proche de l'enquête, on confirme qu'il a été entendu par le président de la cour d'assises.

Le chauffeur de train assure que le jour du crime, le 28 septembre 1986, il était de service. Depuis sa locomotive, il a vu un homme courir le long des voies, à l'heure du crime et à proximité des lieux. Son tee-shirt était ensanglanté. Cet homme, dit-il, c'est Henri Leclaire.

Leclaire, c'est celui qui à l'époque avait avoué avant Patrick Dils ; c'est l'homme que Francis Heaulme a désigné dans une audition en 2002 ; c'est aussi celui qui, il y a un an, a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire.

"Instinctivement, je n'y crois pas "

Les avocats de la partie civile sont également dubitatifs face à ce nouveau rebondissement. "Dans des dossiers médiatisés, il y a toujours des témoins de la dernière heure ", explique Thierry Moser, l'avocat des parents d'Alexandre Beckrich, l'une des deux victimes. "Intuitivement; je n'y crois pas. Mais il faut le voir, l'écouter, le cuisiner ", détaille-t-il. Henri Leclaire doit être entendu lors du procès de Francis Heaulme le 8 avril prochain.

Il y a une quinzaine de jours, une graphologue a été ajoutée à la liste des témoins. Elle a expertisé une lettre anonyme vieille de 27 ans, une lettre qui pour elle est de la main de Francis Heaulme. 

A croire que dans cette affaire on n'en est pas à un rebondissement près...

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