Moussa, un humanitaire français détenu au Bangladesh, devrait être libéré
Il est emprisonné depuis près de trois semaines pour "activités suspectes".
Il s'était rendu au Bangladesh pour venir en aide aux Rohingyas, une minorité musulmane persécutée. Un Français membre de l'ONG musulmane Baraka City, emprisonné dans ce pays depuis près de trois semaines pour "activités suspectes", devrait être libéré lundi 11 janvier, a indiqué l'avocat de l'association. "Nous avons plaidé une dernière fois et le délibéré du juge est tombé, Moussa va être libéré sous caution", a indiqué Samim Bolaky, qui attend de prendre connaissance du jugement "pour connaître les conditions" de cette libération.
"Moussa est libre !!!! AAAALLLAHOUAKBARRR !!!!", s'est exclamé l'ONG sur sa page Facebook, suivie par plus de 600 000 personnes. Fondée par des musulmans au profil salafiste, Baraka City mène des campagnes de dons qui drainent plusieurs millions d'euros. L'association, qui a cinq ans d'existence, suscite l'adhésion chez beaucoup de jeunes croyants, mais aussi la suspicion pour ses positions parfois ambiguës.
"Utilisation de fausse identité"
Moussa Ibn Yacoub a été arrêté le 22 décembre à un check-point et incarcéré dans des conditions "catastrophiques", avait expliqué l'ONG. La police l'accusait notamment d'"utilisation de fausse identité" : son nom d'usage musulman, Moussa Ibn Yacoub, adopté lors de sa conversion à l'islam, diffère de celui figurant sur ses papiers officiels, Puemo Tchantchuing.
A la suite de son incarcération, le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué que l'ambassade lui apportait "la protection consulaire habituelle". Le consul de France au Bangladesh lui avait rendu visite fin décembre. L'ONG, par le biais de son avocat, avait cependant fait part de ses doutes quant à "l'engagement réel" des autorités françaises, regrettant qu'elles n'aient réagi qu'à la suite de la mobilisation populaire et médiatique.
Une pétition pour réclamer la libération de Moussa, lancée à Noël sur le site de l'ONG, avait recueilli plus de 420 000 signatures lundi. Une très large vague de soutien au jeune homme, sous le hashtag #FreeMoussa, a également eu lieu sur les réseaux sociaux.
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