Pierre Moscovici sur Cahuzac : "Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir"
Pierre Moscovici est le troisième ministre à se présenter devant la commission d'enquête parlementaire s'intéressant à la gestion de l'affaire Cahuzac par le gouvernement. Et le ministre de l'Economie est le plus attendu puisqu'il travaillait en lien direct avec son ancien collègue au Budget à Bercy.
"On m'a accusé de complicité, de duplicité, d'incompétence et de manipulations. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Rien", a lancé Pierre Moscovici en introduction à cette audition.
"Dans toute cette affaire, j'ai agi sur la méthode du doute méthodique ", ajoute Pierre Moscovici face aux doutes exprimés par certains députés sur "la cohérence de la position du ministère pendance cette affaire ".
Concrétement, le ministre de l'Economie a assuré qu'au moment des révélations de Mediapart sur l'existence d'un compte suisse de Jérôme Cahuzac, "une muraille de Chine a été mise en place. Cette muraille permettait de séparer le travail de l'administration fiscale et les fonctions du ministre du Budget ".
"Cela ne vous choque pas ? "
Au coeur des questions la demande de coopération envoyée par Bercy fin janvier à la Suisse pour savoir si Jérôme Cahuzac a effectivement détenu un compte chez UBS. Une demande effectuée à l'issue d'une réunion en janvier dernier entre François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Pierre Moscovici et... Jérôme Cahuzac.
"Cela ne vous choque pas que la personne concernée soit associée à la procédure ? ", a demandé le président de la Commission, le centriste Charles de Courson.
Le ministre de l'Economie a rétorqué que Jérôme Cahuzac avait été simplement "informé" et "n'a été évidemment pas été informé du moment où la demande a été lancée " et "n'a jamais été informé de la réponse "
"Pas d'enquête parallèle ", d'après Manuel Valls
Un peu plus tôt, comme Christiane Taubira, entendue dans une ambiance plutôt tendue, Manuel Valls a assuré ce mardi après-midi ne pas avoir "été informé de l'hypothèse d'un compte en Suisse de Jérôme Cahuzac, ni par écrit, ni par oral " avant les aveux de l'ancien ministre du Budget.
Le ministre de l'Intérieur s'est expliqué longuement devant les membres de la commission d'enquête sur le rôle des services de renseignement au moment et après les révélations du Mediapart début décembre. Manuel Valls a assuré qu'il n'avait mené "aucune enquête parallèle " et qu'il ne s'est pas "immiscé dans la procédure judiciaire " lancée en janvier.
Le 26 juin dernier, l'ancien ministre du Budget avait juré devant la même commission n'avoir jamais été en contact avec le ministre de l'Intérieur.
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