Premiers débats houleux sur la réforme pénale
C'est un débat qui s'annonçait particulièrement houleux et les premiers échanges l'ont confimé. Le projet de loi de Christiane Taubira commence tout juste à être débattu ce mardi après-midi par les députés. Au cœur de cette réforme pénale, l'individualisation de la peine, pour mieux lutter contre la récidive, et la création notamment d'une nouvelle peine, la contrainte pénale, une alternative à l'incarcération, hors les murs de la prison. Cette réforme est déjà largement controversée et surtout attaquée par la droite, qui la juge laxiste et souhaite le retour aux peines planchers, des peines automatiques pour les récidivistes.
L'UMP insiste sur les divergences Valls-Taubira
L'UMP a longuement insisté sur les divergences passées ou présentes entre Christiane Taubira et Manuel Valls. Les députés d'opposition ont notamment ressorti une lettre de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, adressée à François Hollande. Dans son courrier il critiquait la première version du texte jugé trop laxiste.
L'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati a aussi souligné dans un communiqué les divergences de vue entre M. Valls et sa ministre. "Selon Manuel Valls, la droite mentirait et ferait le jeu du FN. Doit-on rappeler à Manuel Valls que lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, il avait demandé l'arbitrage du Président de la République face à une réforme qu'il jugeait laxiste et dangereuse pour la France ? Manuel Valls avait perdu cet arbitrage et Madame Taubira a pu continuer avec son projet de réforme absurde"
600 amendements contre cette réforme
C'est pourtant Manuel Valls qui a défendu la ministre de la Justice. Manuel Valls a rétorqué à une députée de l'UMP que les peines planchers n'ont pas prouvé leur efficacité. L'UMP a d'ailleurs déposé plus de 600 amendements contre cette réforme qui vise notamment à supprimer les peines plancher créées sous Nicolas Sarkozy, pour favoriser au contraire l'individualisation des peines. Le texte prévoit aussi la création d'une nouvelle peine de probation, la contrainte pénale. Même dans les rangs de la majorité socialiste, il a fallu faire preuve de compromis.
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