Présidence d'Interpol : un député dénonce la "candidature de la honte" d'un général émirati accusé de torture
La candidature de Ahmed Naser Al-Raisi à la présidence d'Interpol est loin de faire l'unanimité. "Si on a, à la présidence, une personne soupçonnée de crimes, ça pose un grand problème de légitimité", assure le député Hubert Julien-Laferrière.
"La France ne peut pas laisser faire", s'insurge sur franceinfo, jeudi 7 octobre le député non-inscrit du Rhône Hubert Julien-Laferrière, qui a quitté LREM pour Génération écologie en janvier dernier. Il dénonce la "candidature de la honte" du général Ahmed Naser Al-Raisi à la présidence de l'organisation internationale de police criminelle Interpol. Ce haut responsable de la sécurité intérieure des Emirats arabes unis fait l'objet de plusieurs plaintes internationales, dont l'une récente en France, pour torture et détention arbitraires d'opposants au régime.
"Si on a, à la présidence de cette organisation, qui a pour rôle d'arrêter des criminels, une personne soupçonnée de crimes, ça pose un grand problème de légitimité."
Hubert Julien-Laferrière, député du Rhôneà franceinfo
Hubert Julien-Laferrière qui se mobilise contre cette candidature avec 34 députés et sénateurs. Leurs lettres n'ont toujours pas obtenu de réponse du président de la République Emmanuel Macron, ni du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui visitera ce vendredi après-midi le siège d'Interpol, à Lyon.
L'élection du général Al-Raisi à la tête d'Interpol d'ici la fin du mois de novembre aurait une portée éminemment politique, alors que les Emirats arabes unis sont devenus le deuxième contributeur de l'organisation, avec un don de 50 millions d'euros en 2016. Elle serait surtout un nouveau scandale pour la présidence d'Interpol après la disparition en septembre 2018 du Chinois Meng Hongwei. Interpellé en Chine, il avait en fait été condamné pour corruption et est depuis en prison.
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