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Prison ferme pour une agression homophobe

Les hommes qui avaient agressé un couple d'homosexuels à Paris il y a un an ont été condamnés à 30 mois de prison. Le tribunal a reconnu la circonstance aggravante de l'a
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le jugement a été rendu au tribunal correctionnel de Paris © Radio France / Catherine grain)

En avril 2013, au coeur du débat sur le mariage pour tous, les deux hommes avaient roué de coups un couple d'homosexuels dans le quartier parisien des Buttes-Chaumont.

Jugés par le tribunal correctionnel de Paris, les agresseurs de Wilfred et Olivier ont été condamnés ce mardi à 30 mois de prison, dont respectivement 12 et 15 mois de sursis avec mise à l'épreuve, pour violences volontaires en réunion en raison de l'orientation sexuelle de la victime.

Âgés de 19 et 20 ans, ils comparaissaient détenus et ont été maintenus en détention. Un troisième homme a lui été condamné à six mois avec sursis pour n'avoir pas tenté d'empêcher les deux autres d'agir.

En mai, lors du procès, le procureur avait requis une peine de trois ans de prison dont un avec sursis, et une peine de 30 mois de prison dont un an avec sursis contre les deux prévenus, ainsi que un an de prison dont six mois avec sursis contre le troisième homme.

Un quatrième jeune homme, mineur au moment des faits, doit comparaître devant un juge des enfants.

"Un message très fort"

Wilfred de Brujin, l'une des victimes, s'est félicité de la décision.

"Le tribunal a décidé de dire non aux violences gratuites, aux actes lâches, et de condamner officiellement la haine de l'autre pour ce qu'il est, homo ou autre chose."

L'avocate des victimes, Caroline Mécary, a salué un jugement "parfaitement équilibré et tout à fait juste à la fois au regard des actes commis et de la personnalité " des personnes mises en cause. Jugement qui constitue selon elle "un message très fort à l'égard de ceux qui seraient tentés d'agresser une personne en raison de son homosexualité ".

Yohann Roszewitch, président de SOS Homophobie, qui se portait partie civile, a souligné qu'en 2013 "l'ensemble des témoignages d'actes homophobes reçus par SMS Homophobie a augmenté de 80%, et les agressions physiques de près de 50% ".

Les deux agresseurs s'étaient excusés lors de l'audience en mai. Le troisième prévenu, qui avait jusque-là nié avoir été présent au moment des faits, s'était également excusé.

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