Le procès des attentats de janvier 2015 prolongé jusqu'au 14 novembre
En attendant, l'interrogatoire d'Amar Ramdani se poursuit. Cet homme de 39 ans a connu Amedy Coulibaly à la maison d'arrêt de Villepinte en 2010. Mercredi, il a assuré qu'il ignorait sa radicalisation et ses intentions terroristes.
Ce qu'il faut savoir
"Je ne lui ai jamais remis de l'argent pour une entreprise terroriste." Amar Ramdani, l'un des onze accusés présents au procès des attentats de janvier 2015, a répondu aux questions de la cour d'assises spéciale, mercredi. Cet homme de 39 ans, dont une trace ADN a été retrouvée sur un billet appartenant à Amedy Coulibaly, a rencontré le terroriste de Montrouge et de l'Hyper Cacher à la maison d'arrêt de Villepinte en 2010. Les deux hommes ont gardé contact et sont devenus amis. Ils se sont vus la veille des attentats. Amar Ramdani a pourtant assuré ne pas avoir eu connaissance de ses projets terroristes. Plusieurs témoins ont été entendus, dont son ex-compagne gendarme, radiée depuis. La cour doit continuer à entendre d'autres proches de l'accusé, jeudi 8 octobre.
Le procès prolongé de quatre jours. Initialement, il devait se tenir jusqu'à 10 novembre. Le procès des attentats de janvier 2015 est prolongé jusqu'au 14 novembre en raison du retard pris dans les auditions de témoins. Cette décision a été annoncée aux avocats par le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Régis de Jorna. Au total, une quinzaine d'auditions ont dû être reportées depuis l'ouverture des débats le 2 septembre, pour cause de surcharge d'audience ou bien d'indisponibilité des témoins.
Une enquête ouverte sur Christophe Raumel pour "pression sur témoin". Ce trentenaire est le seul accusé à comparaître libre et à ne pas être poursuivi pour terrorisme mais pour association de malfaiteurs. Il a confirmé mardi lors de son interrogatoire qu'il ne connaissait pas Amedy Coulibaly et qu'il accompagnait juste son ami Willy Prévost pour effectuer des achats de matériel. Le témoignage de son ex-compagne, mère de sa fille, a fait basculer l'audience. Elle l'a accusé de violences conjugales et de pressions, juste avant sa déposition. Le parquet national antiterroriste a alerté le parquet d'Evry pour ouvrir une enquête pour "pression sur témoin". Elle "sera convoquée en vue de l'éventuelle ouverture d'une enquête", précise à franceinfo le parquet d'Evry.
Willy Prévost parle de l'emprise d'Amedy Coulibaly. Willy Prévost, ami d'Amedy Coulibaly, a été l'un des premiers suspects interpellés dans ce dossier tentaculaire, après la découverte de son ADN dans la voiture utilisée par Amedy Coulibaly pour se rendre à l'Hyper Cacher. Pendant l'instruction, il a reconnu avoir acheté pour le terroriste du matériel de sécurité, dont trois gilets tactiques et un Taser. Toutefois, il assure que, pour lui, Amedy Coulibaly était "un braqueur". Devant la cour, il a parlé de l'emprise que l'homme, qu'il a connu au quartier de la Grande Borne, à Grigny, exerçait sur lui et sur tous ceux qui l'approchaient : "C'était lui le mentor."
Des interrogatoires jusqu'au 23 octobre. Les onze accusés présents seront interrogés jusqu'au 23 octobre. Âgés de 30 à 68 ans, déjà condamnés à de multiples reprises mais jamais pour terrorisme, ils sont mis en cause pour leur aide présumée à Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Lors de leurs rares prises de parole depuis l'ouverture de ce procès historique, ils ont "condamné" des actes "monstrueux" et assuré n'avoir jamais adhéré à l'idéologie jihadiste. Trois autres accusés, les frères Belhoucine et Hayat Boumeddiene, sont absents et donc jugés par défaut.