Procès des attentats de 2015 : L'engagement de Charb, "c'était la laïcité, la liberté de la presse, la liberté d’expression. On nous l’a arraché", confie la mère du dessinateur

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Denise Charbonnier, la mère de Charb, le dessinateur de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015 à Paris, le 10 septembre 2020.  (Elisabeth de Pourquery)

La mère du dessinateur Stéphane Charbonnier, dit "Charb", tué dans l'attaque contre la rédaction de "Charlie Hebdo" témoigne à la barre jeudi après-midi. 

Ce qu'il faut savoir

Une nouvelle journée lourde d'émotion s'ouvre devant la cour d'assises spéciale du tribunal de Paris, au septième jour du procès des attentats de janvier 2015. La cour entend, jeudi 10 septembre, les proches des victimes de la tuerie perpétrée dans la rédaction de Charlie Hebdo. Denise Charbonnier évoque cet après-midi le souvenir de son fils Stéphane, dit "Charb", tué lors de l'attaque terroriste. "C'était un être généreux, humain, toujours prêt à aider tout le monde", se souvient sa mère. "Son engagement, c'était la laïcité, la liberté de la presse, la liberté d’expression, il était généreux travailleur mais on riait beaucoup. On nous l’a arraché on nous l’a tué". Avant d'ajouter douloureusement"Charlie hebdo, c’était sa vie. On l’aimait et on était fiers de lui."

Ce sera au tour de Marie-Catherine Bret, Gala Renaud et Maryse Wolinski.

 Le terrifiant récit des rescapés. La cour d'assises spéciale de Paris a entendu mercredi les témoins blessés dans l'attaque de Charlie Hebdo. Parmi eux, Laurent Sourrisseau, dit "Riss", actuel directeur de la publication du journal, qui a livré un témoignage terrifiant de cette attaque qui l'a touché à l'épaule : "Je comptais les secondes, chaque seconde qui passait était précieuse, c'était peut-être la dernière et puis là je reçois un coup dans le dos", se souvient-il. "Je me suis mis en apnée, je me disais s'il me voit respirer, il va m'en remettre une."

Les premières minutes de l'attaque. Le matin du 7 janvier 2015, les terroristes "ont surgi du couloir au moment où on arrivait dans la cage d'escalier", a raconté mardi la dessinatrice Coco. "Nous avons monté l'escalier, en moi une détresse absolue d'avoir ces deux hommes qui me menacent de leurs armes, une menace de mort permanente dès le début", a-t-elle confié à la cour. "J'étais comme dépossédée de moi, j'arrivais plus à rien."

"Je me vois comme un survivant." Simon Fieschi, le webmaster du journal gravement touché pendant l'attaque, a expliqué mercredi pourquoi il ne se considère pas comme un "rescapé". "C'est un mot qui me fait drôle, comme si on avait échappé à ce qui s'est passé. Aucun de ceux qui étaient là, vivants ou morts, n'a échappé à ce qui s'est passé. Je me vois comme un survivant et un survivant, ça a des devoirs. J'avais envie de témoigner, pas pour me plaindre, mais pour montrer les épreuves dont je me suis relevé. Quand j'y pense, je me dis que c'est la même chose pour le journal."