Au procès des attentats de janvier 2015: "C'est un manipulateur, un menteur", assène l'ex-compagne de Christophe Raumel
Après Willy Prévost lundi, c'est au tour de Christophe Raumel de répondre aux questions du tribunal mardi.
Ce qu'il faut savoir
"Je ne suis pas un terroriste, je n’ai rien à voir avec tout ça." Premier à être interrogé sur les événements au procès des attentats de janvier 2015, l'accusé Willy Prévost a assuré devant la cour d'assises spéciale de Paris lundi 5 octobre qu'il ignorait les intentions terroristes d'Amedy Coulibaly. Mardi, c'est autour de Christophe Raumel de répondre aux questions des magistrats et des parties. Ce dernier est le seul des accusés à comparaître libre sous contrôle judiciaire, après l'abandon de la qualification terroriste à son encontre. Il encourt dix ans d'emprisonnement pour avoir aidé Willy Prévost dans l'achat de matériel. Deux experts (un psychologue et un psychiatre) complèteront mardi les interrogatoires de ces deux accusés et les auditions de leurs proches.
Les onze accusés présents interrogés jusqu'au 23 octobre. Âgés de 30 à 68 ans, déjà condamnés à de multiples reprises mais jamais pour terrorisme, ils sont mis en cause pour leur aide présumée à Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Lors de leurs rares prises de parole depuis l'ouverture de ce procès historique, ils ont "condamné" des actes "monstrueux" et assuré n'avoir jamais adhéré à l'idéologie jihadiste. Trois autres accusés, les frères Belhoucine et Hayat Boumeddiene, sont absents et donc jugés par défaut.
Willy Prévost parle de l'emprise d'Amedy Coulibaly. Willy Prévost, ami d'Amedy Coulibaly, a été l'un des premiers suspects interpellés dans ce dossier tentaculaire, après la découverte de son ADN dans la Renault utilisée par Amedy Coulibaly pour se rendre à l'Hyper Cacher. Pendant l'instruction, il a reconnu avoir acheté pour le terroriste du matériel de sécurité, dont trois gilets tactiques et un taser. Toutefois, il assure que, pour lui, Amedy Coulibay était "un braqueur". Devant la cour, il a parlé de l’emprise que l'homme, qu’il a connu au quartier de la Grande Borne, à Grigny, exerçait sur lui et sur tous ceux qui l'approchaient. "C’était lui le mentor", a-t-il déclaré.
L'embarras de Farid Benyettou. Entendu samedi comme témoin, l'ex-mentor des frères Kouachi a demandé "pardon" aux familles des victimes et reconnu une "responsabilité morale", sans toutefois convaincre les parties civiles. Il a joué un rôle-clé dans la filière dite "des Buttes-Chaumont", démantelée en 2005, qui visait à envoyer des jihadistes dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak. Il a eu comme adeptes les frères Kouachi et Peter Cherif, présenté comme un possible commanditaire de la tuerie de Charlie Hebdo.