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Procès des parents de Bastien : leur personnalité en question

La première journée du procès des parents du petit Bastien, mort à trois ans dans un lave-linge, a été consacrée au résumé des faits, et à l'examen de leur personnalité. Deux parents qui passaient régulièrement leurs nerfs sur l'enfant, et qui n'ont pas bronché quand le médecin légiste a raconté ce qu'il avait vu.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le procès des parents de Bastien se tient jusqu'à la fin de la semaine, devant la cour d'assises de Melun © MaxPPP)

Quatre ans après le drame, le procès des parents du petit Bastien s'est ouvert ce mardi devant les assises de Seine-et-Marne. La première journée d'audience a largement été consacrée à l'étude de la personnalité des accusés. Le couple est apparu comme un tandem déséquilibré, avec un dominant et une dominée.

Christophe Champenois a huit ans de plus de Charlène Cotte, ils se connaissent depuis l'enfance, ils se fréquentent depuis qu'elle a 15 ans. Elle n'a connu que lui comme amant. Une ami dira même qu'elle le voyait comme un véritable dieu vivant. Lui est décrit comme un homme violent. Il cogne sur les murs de l'appartement, sur sa compagne aussi. "Je peux exploser à tout moment" , a-t-il confié, "surtout que dans notre famille on est des fêtards, avec l'alcool, la drogue aussi" .

Des parents impassibles à l'audience

Quand Bastien est arrivé dans cette famille, il y avait déjà une petite fille, et les deux parents ont dit à l'audience, à tour de rôle : "on n'en voulait pas de cet enfant. Maud était très bien, elle était sage, elle était facile à vivre, elle était en avance" . Bastien apparemment était tout le contraire. "On n'avait pas le budget pour l'élever" , a dit le père. La mère a même précisé qu'après la naissance de Bastien, Christophe ne la touchait plus. Plus de relations sexuelles. Il a donc pris une copine. Ces deux adultes frustrés, pour des raisons différentes, ont passé leurs nerfs sur cet enfant, ligoté régulièrement, enfermé dans un placard avec un biberon et un pot pour faire ses besoins.

"Sortez-moi de là !"

Et à l'audience, les deux parents sont restés impassibles, même quand les conditions du décès ont été évoquées. Il fallait avoir le coeur bien accroché lorsque le médecin légiste est arrivé à la barre. Les traces de coups, les bleus, les plaies... L'enfant, apparemment, a été empoigné, enfoncé dans une machine à laver. Et puis quelqu'un a appuyé sur le bouton essorage ; le tambour du lave-linge s'est emballé. Bastien a crié, hurlé, supplié : "Sortez-moi de là !" Mais personne n'est venu le sauver. 

Le docteur a indiqué qu'il avait sur son corps des trous violacés comme des alvéoles laissées par la paroi métallique du tambour tournant à grande vitesse. "J'ai pratiqué 6.000 autopsies dans ma vie", a conclu le légiste, "je n'avais jamais vu ça."

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