Procès Typhaine : 30 ans de réclusion requis contre la mère et le beau-père
Les deux accusés étaient "indissolublement
liés" dans leur entreprise de "mort programmée, voulue,
assumée dans les moindres détails", lance l'avocat général. "Ils
ont signé un pacte, un pacte maudit pour la souffrance de cette gamine, le bouc
émissaire dont il faut se débarrasser (...) depuis les premiers coups, les
premières punitions, les premières descentes à la cave", ajoute le
magistrat, Luc Frémiot, au cours de son réquisitoire de deux heures.
"Et vous pensez qu'ils
n'ont pas vu les dérives ? Une enfant dans cet état-là, vous pensez qu'on ne
les voit pas ? Et on continue à la frapper, on va chausser ses chaussures pour
que ce soit plus dur, et tenez-là bien, monsieur Willot", tonne
l'avocat général à l'adresse du beau-père de la fillette. Avant de réclamer
deux peines identiques : trente années de réclusion criminelle à l'encontre de
la mère et du beau-père de Typhaine, assorties d'une période de sûreté de 20
ans.
"La volonté d'homicide (...) on la voit avant, on la voit
pendant, on la voit après, on la voit tout le temps" (avocat général)
Au cours des débats, les deux
accusés ont reconnu les violences répétées. Mais ont toujours nié avoir voulu
tuer la fillette. "La volonté homicide, elle est là, elle est
inévitable", s'emporte l'avocat général. "À qui veut-on faire
croire qu'une enfant de cinq ans, quand on la prive de manger, quand on la
frappe, à qui veut-on faire croire" que la mort n'est pas inévitable,
lance-t-il à Anne-Sophie Faucheur, qui gardera les yeux baissés durant la
totalité du réquisitoire.
"On la met sous la douche froide, et pendant ce temps-là, on retourne
devant la télévision voir 'Rasta Rocket'. Et dix minutes, un quart
d'heure après avoir entendu un râle, vous restez dix minutes devant la télé
(...) et il n'y a pas de volonté d'homicide ?", s'étonne encore
l'avocat général. "La volonté d'homicide (...) on la voit avant,
on la voit pendant, on la voit après, on la voit tout le temps", ajoute-t-il,
s'adressant aux jurés et aux membres de la famille du père de Typhaine,
installés au premier rang, et qui avaient tous revêtu un tee-shirt blanc à
l'effigie de la fillette.
Les jurés, sept hommes et deux
femmes, rendront leur verdict dans l'après-midi, à l'issue des plaidoiries de
la défense.
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