Salah Abdeslam ne veut plus être filmé : son avocat devant le tribunal administratif
Salah Abdeslam n'en peut plus d'être filmé 24h/24h dans sa cellule à Fleury-Merogis. Depuis son transfert de la Belgique vers la France, ce personnage clef des attentats du 13 novembre bénéficie de conditions d'incarcération exceptionnelles, depuis que le ministre de la Justice a signé un arrêté spécial qui permet de le filmer en permanence pour prévenir tout risque de suicide. C'est cet arrêté que son avocat Franck Berton a décidé d'attaquer en justice.
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Douze caméras équipées de zoom
En tout, ce sont douze caméras, équipées de zoom, qui sont braquées sur Salah Abdeslam. Un député a ainsi pu voir l’écran de contrôle, racontant par la suite qu’il avait vu le détenu faire sa prière, et qu’il était possible de voir précisément par exemple ce qu’il était en train de lire ou regarder à la télévision. Il est même allé jusqu'à expliquer qu'il regardait beaucoup d'émissions de téléréalité. Ce dispositif est exceptionnel. Le ministre de la Justice a dû signer un arrêté spécifique en juin. Il assume d'ailleurs. Sa priorité, il l'a dit, c'est de garantir un procès aux victimes et aux familles et donc d'éviter que le terroriste ne mette sa vie en danger.
Abdeslam joue la carte du chantage
Pour l’avocat de Salah Abdeslam, Franck Berton, ce dispositif exceptionnel est contraire au principe de vie privée garanti par la Convention européenne des droits de l'Homme. Il serait, en outre, à ses yeux, contre-productif, puisque son client en serait davantage fragilisé psychologiquement. La prison, a-t-il l’intention de plaider, n’a pas pour objectif de rendre fou. Salah Abdeslam, lui, a décidé de jouer la carte du chantage et refuse de parler aux juges tant qu’il sera filmé…
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