Tarnac : le parquet de Paris demande le renvoi en correctionnelle de Coupat
Julien Coupat pourrait être renvoyé en correctionnelle. Il est soupçonné de faire partie du "groupe de Tarnac", présenté comme proche de l'ultra-gauche et accusé de sabotages de lignes TGV en 2008. Le parquet a requis le renvoi du couple en correctionnelle, Julien Coupat et Yildune Levy, ainsi que de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, notamment pour dégradations en réunion et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Lors d'un procès, ils encourraient jusqu'à dix ans de prison.
C'est maintenant au juge antiterroriste chargé de l'affaire de trancher. Cinq autres complices sont également poursuivis pour des motifs moins graves. Le parquet requiert donc la tenue d'un procès pour huit personnes. Mais le parquet demande l'abandon de l'incrimination de direction ou organisation d'un groupement terroriste, initialement retenue contre Julien Coupat, qui a effectué un peu plus de six mois de détention provisoire jusqu'en mai 2009.
Ce "groupe de Tarnac" est soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 sur des caténaires, dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne. Julien Coupat, 40 ans, et son épouse, Yildune Levy, 31 ans, ont reconnu leur présence cette nuit-là à Dhuisy en Seine-et-Marne aux abords de la voie ferrée où passe le TGV Est. Mais ils ont toujours nié avoir participé à la pose d'un fer à béton, retrouvé plus tard sur le caténaire.
Le "basculement dans le terrorisme" du groupe ?
Pour l'accusation, Julien Coupat est l'idéologue de ce petit groupe de l'ultra-gauche. Pour eux, il avait un plan, il avait des liens avec des mouvements anarchistes internationaux et il est sans nul doute -même si lui le conteste - le principal auteur du livre L'insurrection qui vient (2007), qui théorisait le fait de désorganiser un pays et de renverser in fine un état en s'attaquant à son système de transports. Pour le parquet, l'enquête a mis en évidence le "basculement dans le terrorisme" du groupe, baptisé officieusement "c omité invisible, sous-section du parti imaginaire".
Julien Coupat était suivi par les services antiterroristes, le parquet le rappelle, et parle de cette nuit du 7 au 8 novembre où lui et sa compagne Yldune Levy ont été suivis sur les lieux d'un sabotage à venir. Dernier point : depuis sept ans, les mis en cause et leurs proches dénoncent un complot politique, l'invention d'une menace imminente qu'aurait été à l'époque celle de l'ultra-gauche. Ils ajoutent cet argument selon lequel avec ces fers à béton posés sur les caténaires, aucun train ne risquait de dérailler. Là encore le parquet de Paris répond : pas besoin qu'il y ait eu des victimes pour caractériser l'intention et l'acte terroriste.
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