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Un an après la folie meurtrière de Mohamed Merah

Toulouse et Montauban vivent cette semaine dans le souvenir de mars 2012, quand Mohamed Merah a semé l'horreur. Des hommages sont rendus ce lundi à la première victime du "tueur au scooter", le parachutiste Imad Ibn Ziaten.
Article rédigé par Nicolas Richaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (France 2)

Il y a un an jour pour jour, l'affaire Merah commençait. Le 11 mars 2012, Imad Ibn Ziaten, jeune militaire du 1er régiment du train
parachutiste (RTP), tombait à Toulouse sous les balles d'un assassin anonyme qui
devait se révéler un tueur déterminé : Mohamed Merah. 
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian va présider près de Toulouse la cérémonie de remise de la Légion d'honneur à titre posthume
à l'adjudant, "mort pour le service de la Nation ".

Un peu plus tôt,
une plaque commémorative en hommage au parachutiste sera dévoilée par le maire
de Toulouse, Pierre Cohen, en présence des parents de la victime, sur les lieux du
drame. La semaine se terminera par une marche blanche, dimanche, à Toulouse.

"Je rigole pas, mets-toi à plat ventre "

Le 11 mars 2012, Imad Ibn Ziaten avait pris rendez-vous avec
un acheteur potentiel
via un site Internet sur lequel le soldat avait mis en
vente sa moto, précisant qu'il était militaire. Sur place, Mohamed Merah demande
à Imad s'il est "à l'armée ", s'il est "militaire ". Puis il
lui lance : "Mets-toi à plat-ventre. Je rigole pas, mets-toi à
plat-ventre
".

Mohamed Merah sort alors une arme de calibre 11.43 et la braque sur sa victime. "Tu ranges ça tout de suite ", réagit Imad. "J e
ne me mettrai pas à plat ventre. Tu dégages. Je ne me mettrai pas à plat
ventre
". Merah réitère son ordre, le militaire lui fait front. Une
détonation retentit. La victime s'écroule. "Au nom d'Allah est
grand
", dit plusieurs fois Merah en réarmant. Nouvelle détonation.

Chasse à l'homme

Le 15 mars, deux autres parachutistes, Abel Chennouf et
Mohamed Legouade, sont tués à Montauban
par un homme à scooter avec la même
arme que pour le premier meurtre.

Une chasse à l'homme est alors engagée et conduira les enquêteurs
à remonter la piste de Merah. Mais ils perdront la terrible course contre la montre :
Merah aura eu le temps, le 19, de tuer Jonathan Sandler, ses deux fils et une
fillette du collège juif Ozar Hatorah

Le tueur tombera finalement le 22 mars sous les balles du Raid.

A voir :

  >  Le parcours du tueur au scooter 
>   Les images de l'appartement de Mohamed Merah après l'assaut du RAID 
>   Retour sur la vie et la mort d'un terroriste

Le combat d'une mère

Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad, s'est toujours refusé à
mettre en cause la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui
n'aurait pas suffisamment surveillé le "tueur aux scooters ". "Je ne peux pas dire que les policiers
ou les autorités n'ont pas fait leur travail
", a-t-elle déclaré à
plusieurs reprises.

Elle s'est engagée immédiatement dans la lutte pour la
défense d'un islam sans violence, allant à la rencontre des jeunes des
quartiers
, puis créant une association et écrivant un livre, martelant son
message : "L'Islam est pour la paix, l'amour, le partage, le respect. On ne
mélange pas l'Islam avec la haine
".

Latifa Ibn Ziaten revient lundi sur les lieux de l'assassinat de son
fils. En fin de semaine, elle participera à
la marche blanche en mémoire des sept victimes de Merah.

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